Concertation nationale au Mali : vers le maintien au pouvoir d'Assimi Goïta, sans aucune élection ?

Actus. Au Mali, la concertation nationale pilotée par la junte recommande de maintenir le chef militaire Assimi Goïta au pouvoir sans élection pour un mandat de cinq ans renouvelable, et de dissoudre tous les partis politiques. Ces propositions ont été rendues publiques mardi 29 avril.

Concertation nationale au Mali : vers le maintien au pouvoir d'Assimi Goïta, sans aucune élection ?
La concertation nationale organisée au Mali et boycottée par l'opposition propose de maintenir Assimi Goïta au pouvoir sans organiser d'élection. - Slmsahilman - Wikicommons

Une concertation nationale organisée par la junte militaire au pouvoir au Mali a proposé mardi 29 avril que le général Assimi Goïta soit nommé président de la République pour un mandat de cinq ans, renouvelable, à partir de 2025, et ce sans passer par les urnes. Ces recommandations seront soumises à l’approbation du chef de la junte.

La concertation, boycottée par la majorité des partis politiques, suggère également la dissolution de toutes les formations politiques et un durcissement de leurs conditions de création. Elle préconise par ailleurs de suspendre toutes les questions électorales jusqu’à la "pacification" du pays.

Une "faute historique" pour l’opposition

Le Mali est dirigé par une junte militaire depuis deux coups d’État successifs en 2020 et 2021. Les autorités de transition avaient promis un retour au pouvoir civil pour mars 2024, engagement non respecté. L’initiative actuelle relance les accusations d’autoritarisme. Samedi 26 avril, une centaine de partis ont manifesté publiquement leur opposition à toute tentative de dissolution, dénonçant un virage similaire à ceux observés au Niger et au Burkina Faso, eux aussi sous régimes militaires.

Lire aussi. Mali : "Les partis politiques disent non à Assimi Goïta", déclare le président du PSDA, Ismaël Sacko

"L’abolition du multipartisme serait une faute historique", a réagi l’ancien ministre Mohamed Salia Touré, dénonçant une dérive antidémocratique.

Un modèle régional en rupture avec la démocratie

Avec le Niger et le Burkina Faso, le Mali a récemment formé l’Alliance des États du Sahel (AES), rompant avec ses partenaires occidentaux traditionnels. Au Niger, où des assises nationales ont également été organisées, un maintien de la junte au pouvoir pour cinq ans a été recommandé en mars, tandis qu’au Burkina Faso, partis et société civile sont actuellement suspendus.

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