“Vive la démocratie, à bas la dictature !”. C’est l’un des slogans scandés samedi 3 mai au Palais de la culture de Bamako, où plusieurs centaines de personnes se sont réunies à l’appel d’une coalition de partis politiques. Une mobilisation inédite depuis plusieurs années, dans un climat marqué par la crainte d’un tournant autoritaire du régime militaire dirigé par le général Assimi Goïta.
Brandissant pancartes et drapeaux, les manifestants ont exigé des élections et le respect des libertés fondamentales. La manifestation, surveillée sans incident par les forces de sécurité, a été largement relayée sur les réseaux sociaux.
Une répression politique qui s'intensifie
Mercredi 30 avril 2025, les autorités ont abrogé la loi encadrant les partis politiques, une décision interprétée comme un premier pas vers leur dissolution. Cette mesure fait suite à une concertation organisée par la junte, mais boycottée par la plupart des partis d’opposition.
Les recommandations issues de cette rencontre, jugée non représentative, vont plus loin : elles proposent la suppression des partis politiques et la nomination du général Goïta comme président de la République pour cinq ans, renouvelable, sans élection.
La décision finale revient désormais à Assimi Goïta, à la tête du Mali depuis les coups d’État de 2020 et 2021.
Une démocratie malmenée
Cette manifestation marque l’un des rares actes publics de contestation contre le régime militaire depuis 2021. Depuis leur prise de pouvoir, les autorités ont multiplié les poursuites contre l’opposition, dissous des organisations civiles et muselé la presse.
Pourtant, la Constitution malienne de 1992, comme la nouvelle Loi fondamentale promulguée en 2023, garantit le multipartisme, la liberté d’expression et d’association.
Le Mali, tout comme le Burkina Faso et le Niger, a quitté la Cédéao, perçue comme proche de la France, et a formé avec ces pays l’Alliance des États du Sahel (AES), renforçant l’axe des régimes militaires ouest-africains.
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