Des familles de harkis décédés entre 1962 et 1965 et enterrés sans sépulture dans un ancien camp à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, ont porté plainte contre X notamment pour "recel de cadavre". Cette plainte pour "violation de sépulture accompagnée d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre et de recel de cadavre" a été déposée au parquet de Perpignan.
Une histoire douloureuse
Français musulmans majoritairement recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne, les harkis ont été abandonnés par la France à la fin du conflit. Près de 22 000 harkis et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre à Rivesaltes après l'indépendance de l'Algérie. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés sur place ou à l'hôpital de Perpignan.
Les corps de 60 d'entre eux, dont 52 bébés, n'ont jamais été retrouvés. En 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp lors de fouilles, mais se sont révélées vides. Les familles ont appris en février que les dépouilles avaient été déplacées en septembre 1986.
Une plainte pour violation de sépulture
Le maire de Rivesaltes depuis 1983, André Bascou, a indiqué avoir retrouvé dans les archives municipales la trace du transfert des ossements au cimetière communal Saint-Saturnin. La ministre française déléguée à la Mémoire, Patricia Miralles, a reconnu qu'il manquait des éléments pour comprendre pourquoi ces ossements ont été déplacés.
Les cinq plaignants soulignent que le délit de recel de cadavre "n'est pas prescrit" car les corps des défunts n'ont toujours pas été retrouvés. Ils mettent aussi en avant que la "profanation de sépulture accompagnée d'atteinte à l'intégrité d'un cadavre n'est pas davantage prescrite" car "elle a été exécutée à l'insu des familles et aussitôt dissimulée".
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