Le mardi 20 mai 2025, le tribunal de Caen, en Normandie, a examiné une affaire où deux hommes sont accusés d'avoir vendu illégalement des bijoux issus d'une succession prestigieuse. Comme l'expliquent nos confrères de Tendance Ouest, l'affaire remonte au 27 juillet 2023, lorsqu'une femme résidant à Gonneville-en-Auge, dans le Calvados, a porté plainte contre l'ex-compagnon de sa fille. Elle avait hérité de la belle-sœur de l'ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor (1906-2001, président de 1960 à 1980), dont elle était l'auxiliaire de vie. La succession comprenait des biens immobiliers, des tableaux et des bijoux de grande valeur.
Pourquoi une Normande héritait-elle des biens ayant appartenus à l'ancien président du Sénégal ? Tout simplement parce que celui-ci a vécu une partie de sa vie à Verson, petite ville située près de Caen, où sa veuve Colette a vécu jusqu'à sa mort en 2019.
Une procuration fatale
Malgré leur séparation, elle entretenait de bons rapports avec son gendre, qui lui proposa de l'aider à gérer cet héritage. Elle lui signa une procuration chez un notaire, lui permettant d'accéder aux coffres-forts d'une banque parisienne, mais sans autorisation de vente. Cependant, il outrepassa ses droits en prenant contact avec un expert joaillier, auquel il remit la procuration sans que ce dernier ne la lise attentivement.
Une première vente fut effectuée, et l'argent fut versé sur le compte de la société du gendre, sous prétexte que l'héritière n'avait pas encore ouvert de compte personnel. Une deuxième vente aux enchères fut programmée, et c'est à ce moment que la propriétaire découvrit la supercherie et porta plainte.
Pour la procureure, un abus de confiance flagrant
À la barre, le gendre a contesté les faits, affirmant qu'il voulait seulement aider et protéger sa belle-mère, qu'il soupçonnait d'être victime de spoliation de la part de ses filles. L'expert joaillier, âgé de 65 ans, invoqua la confiance professionnelle, déclarant que le gendre lui avait assuré avoir été chargé de vendre les bijoux.
L'avocate de la victime confirma un abus de confiance de la part du gendre, critiquant ses explications incompréhensibles. Elle souligna également la négligence de l'expert joaillier, qui n'avait pas vérifié la procuration ni le compte de versement. Pour la procureure, ce dossier concernait un abus de confiance flagrant, avec des charges supplémentaires de recel et blanchiment aggravés. Elle requit de fortes amendes.
Délibéré en juillet
L'avocat du gendre plaida la relaxe, arguant que son client n'avait pas compris les subtilités de la procuration concernant cet héritage en second rang de succession. L'avocate du joaillier affirma que son client avait agi professionnellement, ignorant les manigances de l'autre prévenu. Le délibéré est attendu pour le 3 juillet 2025.
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