Malgré l’absence de toute preuve attestant de persécutions ciblées contre les Afrikaners, Donald Trump demeure convaincu de leur existence. Lors de son échange, mercredi 21 mai, avec le président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, il a présenté une vidéo et plusieurs articles censés appuyer ses accusations de "persécutions" et de "génocide", des documents que l’AFP a examinés et dans lesquels elle a relevé de nombreuses inexactitudes.
Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir en janvier. Celui-ci a réduit l’aide financière accordée à Pretoria, expulsé l’ambassadeur sud-africain et proposé un "refuge" aux Blancs souhaitant fuir ce qu’il qualifie de "persécutions".
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Une enquête exceptionelle pour répondre à ces accusations
Ces allégations ont été rejetées par le ministre sud-africain de la Police, Senzo Mchunu, ainsi que par Marianne Séverin, historienne et politologue spécialiste de l’Afrique du Sud. Le ministre a dénoncé une manipulation des statistiques : selon lui, l’idée que la majorité des victimes de meurtres dans les fermes seraient blanches est une déformation de la réalité.
"La théorie du génocide est totalement infondée et ne repose sur aucun élément concret", a-t-il déclaré. Il a également réfuté les propos de Donald Trump, qui a réitéré mercredi 21 mai l’affirmation selon laquelle "des milliers" d’agriculteurs blancs auraient été tués.
La réalité, selon le ministre, est que les meurtres dans les fermes touchent historiquement davantage les Noirs que les Blancs. Sur la période de janvier à mars 2025, les deux propriétaires agricoles assassinés étaient noirs.
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#PoliceMinistry [WATCH] The Minister of Police, Mr Senzo Mchunu, together with the National Commissioner of Police, General Fannie Masemola, present the quarterly #CrimeStats, reflecting on crimes that occurred during the fourth quarter of the previous financial year (1 January… https://t.co/5uWCkaQooZ
— SA Police Service 🇿🇦 (@SAPoliceService) May 23, 2025
Les meurtres dans les fermes touchent historiquement davantage les Noirs
Senzo Mchunu a précisé que, bien que la police ne catégorise habituellement pas les crimes selon la race, elle a fait une exception pour les meurtres en milieu agricole afin de répondre aux accusations de "génocide" contre les Blancs. Pour offrir une vision plus complète, la police inclura désormais dans ses rapports des catégories distinctes selon que les meurtres surviennent en zone rurale, urbaine ou dans des exploitations agricoles.
Le ministre a par ailleurs démenti les accusations persistantes de Donald Trump sur des expropriations de terres appartenant à des agriculteurs blancs.
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Les statistiques de la criminalité entre janvier et mars indiquent une baisse de 12 % du nombre de meurtres par rapport à la même période de l’année précédente, avec 5 727 personnes tuées dans un pays de plus de 64 millions d’habitants. Cela équivaut à environ 63 meurtres par jour, contre plus de 75 en moyenne quotidienne durant l’année fiscale 2023/2024. Les victimes sont majoritairement de jeunes hommes noirs vivant en zone urbaine.
Les chiffres publiés vendredi font également état d’une légère hausse du nombre de viols signalés, atteignant près de 10 700 cas en trois mois.
Pour rappel, le génocide est défini par le droit international, notamment par la Convention des Nations unies de 1948, comme un crime commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.
Avec l'AFP.
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