La Maison Blanche a critiqué mardi 13 mai l'engagement humanitaire de l'Église épiscopalienne américaine après que cette institution religieuse a décidé de ne pas participer à l'accueil des Afrikaners désignés comme réfugiés par le président Donald Trump. Une cinquantaine d'Afrikaners, descendants des premiers colons européens en Afrique du Sud, sont arrivés lundi 12 mai à Washington à l'invitation du président américain, qui justifie leur accueil par leur "situation terrible", évoquant un "génocide".
Un traitement de faveur pour les Afrikaners ?
"La décision de l'Église épiscopalienne de mettre fin à des dizaines d'années de partenariat avec le gouvernement américain en raison de l'accueil de 59 réfugiés afrikaners désespérés soulève de sérieuses questions quant à son prétendu engagement en faveur de l'aide humanitaire", a déclaré Anna Kelly, porte-parole de la Maison Blanche.
L'évêque président de l'Église épiscopalienne, Sean Rowe, a expliqué dans une lettre les raisons de cette décision. "Il est douloureux de voir un groupe de réfugiés, choisi de manière tout à fait inhabituelle, recevoir un traitement de faveur par rapport à de nombreux autres qui attendent dans des camps de réfugiés ou des conditions dangereuses depuis des années", a-t-il écrit.
Passe d'armes entre l'église épiscopalienne et le gouvernement
Sean Rowe a souligné que l'engagement indéfectible de son église en faveur de la justice raciale et de la réconciliation les empêchait de répondre favorablement à la demande de l'administration fédérale d'aider à l'accueil des Afrikaners. "Par conséquent, nous avons décidé de mettre un terme à nos accords pour l'accueil de réfugiés subventionnés par le gouvernement américain", a-t-il annoncé.
Anne Kelly a rétorqué dans son communiqué que "les Afrikaners ont été confrontés à des horreurs indicibles et ne méritent pas moins le statut de réfugié que les centaines de milliers d'autres personnes autorisées à entrer aux États-Unis par le précédent gouvernement".
Un contexte historique complexe
Le gouvernement sud-africain conteste toute "persécution" de cette population. En Afrique du Sud, la minorité blanche représente un peu plus de 7% de la population, mais possédait 72% des terres agricoles en 2017, selon des chiffres du gouvernement. Cet héritage est le résultat d'une politique d'expropriation de la population noire pendant la colonisation et l'apartheid, que des lois votées depuis 1994 visent à réviser.
Les Afrikaners constituent la majorité de la population blanche du pays et sont associés à l'instauration de l'apartheid, un système de ségrégation raciale qui a privé la population noire de la plupart de ses droits de 1948 jusqu'au début des années 1990.
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