Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’opposition défie le pouvoir dans la rue

Actus. À cinq mois de l’élection présidentielle, l’opposition ivoirienne s’est réunie à Abidjan, samedi 31 mai, pour dénoncer l’exclusion de ses leaders et exiger un dialogue politique immédiat avec le pouvoir.

Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’opposition défie le pouvoir dans la rue
Samedi 31 mai à Abidjan, plusieurs milliers de militants ont répondu à l’appel de la Coalition pour une alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) - Capture d'écran

Samedi 31 mai à Abidjan, plusieurs milliers de militants ont répondu à l’appel de la Coalition pour une alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI). Dans une ambiance survoltée, entre vuvuzelas et slogans affichés, l’opposition a lancé un message clair au pouvoir : sans dialogue politique, la présidentielle d’octobre ne pourra pas se dérouler sereinement.

"Exclure, ce n’est pas gagner"

Les manifestants arboraient des pancartes aux messages sans équivoque : « Élections inclusives », « Élections transparentes », « Exclure, ce n’est pas gagner ». L’enjeu : dénoncer l’éviction de quatre grandes figures de l’opposition, parmi lesquelles Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, et Tidjane Thiam, tous absents de la liste électorale en raison de condamnations judiciaires ou de procédures en cours.

Des voix politiques en colère

Simone Gbagbo, ex-Première dame et candidate déclarée, a interpellé le gouvernement : "Je voudrais encore inviter le gouvernement à convoquer incessamment le dialogue politique tant souhaité par les partis". Elle appelle aussi à la révision de la liste électorale et à une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI).

De son côté, Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre et candidat du FPI, a dénoncé une stratégie d’exclusion orchestrée par le pouvoir : "Ils ont tort de mépriser les revendications de l’opposition politique".

Tidjane Thiam, à distance mais très présent

Depuis l’étranger, le président du PDCI Tidjane Thiam, également écarté de la présidentielle, s’est adressé à la foule par visioconférence : "Les Ivoiriens veulent tout simplement s’exprimer librement. Nous invitons le pouvoir à faire preuve de bon sens et de modération."

Vers une présidentielle sous tension

Les autorités assurent que la justice est indépendante et qu’aucune pression politique n’a influencé les décisions d’invalidation. Mais pour de nombreux citoyens, comme Bénédicte Kouassi, 34 ans, présente au rassemblement, l’exclusion de certains leaders compromet déjà la légitimité du scrutin : "Avec cette coalition, le changement peut devenir une réalité, même si plusieurs de nos candidats sont empêchés."

Le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, ne s’est pas encore prononcé sur une éventuelle candidature à un quatrième mandat. Son parti, le RHDP, se réunira en congrès les 21 et 22 juin, juste après la publication de la liste électorale définitive.

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