Le Cameroun est désormais en tête de la liste des crises de déplacement les plus négligées au monde, selon le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). L’ONG, qui publie chaque année ce classement basé sur le manque de financements, de visibilité médiatique et de volonté politique internationale, détrône ainsi le Burkina Faso, en tête en 2022 et 2023.
Trois foyers de conflit alimentent cette crise persistante : les violences dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest, les attaques dans le bassin du lac Tchad menées par des groupes armés, et l’instabilité venue de République centrafricaine. Résultat : dans ce pays qui compte environ 30 millions d'habitants, 3,4 millions de personnes nécessitaient une aide urgente en 2024, dont 1,1 million de déplacés internes et près d’un demi-million de réfugiés bloqués dans une situation précaire.
Une aide humanitaire en chute libre
Malgré l’ampleur de la situation, seuls 45 % des fonds humanitaires demandés ont été versés, déplore le NRC. En comparaison, ce déficit ne représente que 1 % des dépenses militaires mondiales. "La crise au Cameroun est un cas d'école de négligence : peu couverte, peu financée, ignorée politiquement", alerte l’ONG.
Parmi les dix pays les plus négligés, huit sont africains : outre le Cameroun figurent l’Éthiopie, le Mozambique, le Burkina Faso, le Mali, l’Ouganda, la RDC et la Somalie. Le Honduras et l’Iran complètent la liste.
Le NRC accuse un recul global de la solidarité internationale, aggravé par la politique étrangère des États-Unis sous Donald Trump, qui a supprimé l’aide via l’USAID (42,8 milliards de dollars annuels). L’Europe, confrontée à des contraintes budgétaires et militaires, suit la même tendance.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.