Après une mission de dix jours en Belgique, deux experts indépendants des Nations unies ont livré un constat sévère : les personnes d’ascendance africaine y subissent un racisme « structurel, institutionnel et systémique ». Dans leur rapport préliminaire publié début juin 2025, ils évoquent un climat de défiance généralisé, des discriminations multiples et un accès inégal à la justice, à l’emploi et au logement.
Une peur omniprésente de la police
L’un des points les plus préoccupants soulevés par les experts est la relation tendue entre les forces de l’ordre et les jeunes afro-descendants. « Des jeunes grandissent avec la peur de la police », ont-ils déclaré, évoquant des cas de contrôles d’identité abusifs, de harcèlement et de violences verbales ou physiques. Les témoignages recueillis décrivent une banalisation de ces pratiques, souvent sans sanctions appropriées.
Un héritage colonial qui pèse encore
Les experts soulignent également l’impact durable de l’histoire coloniale belge, notamment au Congo, au Rwanda et au Burundi. Ils dénoncent une mémoire « sélective » et mal enseignée, qui contribue à entretenir des stéréotypes raciaux. Selon eux, l’espace public belge reste marqué par des symboles coloniaux non remis en question, alimentant un imaginaire collectif biaisé.
Des avancées limitées malgré les engagements
Le rapport reconnaît certaines initiatives positives, comme la création d’un centre fédéral contre le racisme ou la reconnaissance officielle des violences coloniales. Mais les experts estiment que les efforts restent insuffisants et appellent à des réformes structurelles urgentes. Ils préconisent notamment une réforme en profondeur des forces de police, une meilleure formation à la diversité, et des politiques publiques réellement inclusives.
Appel à l’action des autorités belges
« Il est temps pour la Belgique de regarder en face ses responsabilités historiques et ses dysfonctionnements actuels », concluent les deux rapporteurs onusiens. Leur rapport définitif, attendu dans plusieurs mois, sera remis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il pourrait contribuer à une pression internationale accrue sur Bruxelles, sommée de répondre aux attentes des communautés afro-descendantes.
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