Zimbabwe: rejet du recours contre les audiences sur le massacre de Gukurahundi

Actus. Un tribunal zimbabwéen a rejeté mardi 1er juillet le recours d'un parti d'opposition visant à bloquer les audiences très attendues sur un massacre perpétré dans les années 1980 par une unité de l'armée zimbabwéenne.

Zimbabwe: rejet du recours contre les audiences sur le massacre de Gukurahundi
L'ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe - Wikimedia commons

Le massacre dit de Gukurahundi a eu lieu en 1983

Robert Mugabe dirige alors le pays, qui accédé à l’indépendance en 1980. Selon la Commission catholique pour la justice et la paix au Zimbabwe et Amnesty International, environ 20.000 personnes ont été tuées sur plusieurs années, lorsque Robert Mugabe a déployé une unité d'élite dans le Matabeleland (sud-ouest), bastion de son rival Joshua Nkomo et terre des Ndébélés, une minorité ethnique du pays.

L'actuel président Emmerson Mnangagwa avait annoncé il y a un an la tenue d'audiences d'anciens survivants dans les villages  

Objectif : apaiser les tensions persistantes dans une région qui se sent marginalisée par Harare et par la majorité ethnique shona. Ces audiences devaient débuter à la fin du mois de juin mais ont été reportées. Le recours visant à faire annuler le processus était mené par le fils du défunt Joshua Nkomo, dont les partisans auraient été pris pour cible lors du massacre. 

L’opposition réclame un dialogue direct avec le pouvoir 

Sibangilizwe Nkomo, dirigeant du parti d'opposition ZAPU, a déclaré que sa formation rejetait ce processus et réclamait un dialogue direct avec le parti au pouvoir, la ZANU-PF. Les audiences, censées débuter la semaine dernière, devaient être menées au niveau des villages par des chefs traditionnels. "Nous voulons arrêter ce processus car il ne peut pas être dirigé par les chefs", a déclaré M. Nkomo à la presse devant le tribunal. 
 "En tant qu'organisation pacifique, nous continuerons de rechercher le dialogue. Nous voulons un dénouement pacifique de cette affaire", a-t-il ajouté. "Nous voulons justice pour les personnes tuées... les femmes violées."

Le tribunal de Bulawayo (sud-ouest) a rejeté la requête, estimant qu'elle n'était pas urgente et aurait pu être déposée plus tôt, a indiqué à l'AFP l'avocat du parti, Vuyo Mpofu. "Notre argument est que nous laissions une chance au dialogue avec le gouvernement", a-t-il expliqué. 
Les audiences devraient aboutir à un rapport susceptible de recommander des réparations financières. Lors du massacre, M. Mnangagwa était ministre de la Sécurité. Quant à Robert Mugabe, décédé en 2019, il n'a jamais reconnu sa responsabilité, qualifiant les preuves recueillies par Amnesty International de "tas de mensonges". 

A lire aussi : Zimbabwe : les massacres de “Gukurahundi”, le document pour comprendre

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