Six personnes tuées pour sorcellerie par une milice locale au Burundi

Actus. Six personnes ont été tuées lundi 30 juin dans la province de Bujumbura au Burundi, accusées de sorcellerie par leur communauté. Ces violences ont été perpétrées par des membres de la milice Imbonerakure, affiliée au parti au pouvoir, selon plusieurs témoins et responsables locaux. Parmi les victimes, deux ont été brûlées vives, tandis que d’autres ont été lapidées ou battues à mort. La police a arrêté douze suspects, alors que les autorités dénoncent une justice populaire alimentée par des croyances profondément enracinées.

Six personnes tuées pour sorcellerie par une milice locale au Burundi
Six personnes ont été tuées lundi 30 juin dans la province de Bujumbura au Burundi - Pexels

Six personnes accusées de sorcellerie par leur communauté sont mortes lundi brûlées vives, lapidées ou battues par une milice locale dans la province burundaise de Bujumbura, a déclaré mercredi 2 juillet, un responsable local.

Plusieurs témoins et le responsable local ont accusé les Imbonerakure, les membres du puissant mouvement de jeunesse du parti au pouvoir, qualifié de milice par l'ONU et des organisations de défense des droits humains.
 
"Six personnes ont été tuées, dont deux brûlées vives. Les autres ont été tuées à coups de gourdin ou lapidées à l'aide de grosses pierres qu'ils leur ont jetées sur la tête. C'était horrible, une barbarie sans nom", raconte un responsable administratif. 

Plusieurs vidéos de ces attaques non vérifiées par l'AFP circulent sur les réseaux sociaux et ont été authentifiées à l'AFP par deux témoins, qui y ont formellement identifié des Imbonerakure.

Plusieurs organisations de défense des droits, notamment Human Rights Watch, ont accusé par le passé les Imbonerakure d'avoir tué et torturé des dizaines de personnes, notamment sous le régime du précédent président, Pierre Nkurunziza.

"Trois autres personnes (...) étaient en train d'être battues et allaient être tuées" mais ont été secourues par les forces de l'ordre, a précisé le même responsable local.

L'incident a été confirmé mardi à la presse par le gouverneur de la province de Bujumbura Désiré Nsengiyunva, qui a justifié l'arrivée tardive de la police par "l'enclavement" de la colline de Gasarara, une zone "très difficile d'accès".

"Une justice populaire inadmissible" 

Dénonçant une "justice populaire inadmissible", le gouverneur a affirmé que les habitants ont désigné "à tort" les victimes comme les responsables de récents décès inexpliqués sur la colline.

Sans donner de précision sur leur identité, le gouverneur a annoncé l'interpellation de douze suspects.  

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