"Selon le droit international des droits humains, les forces de l'ordre ne doivent recourir à la force létale, y compris les armes à feu, que lorsque cela est strictement nécessaire” d’après l’ONU
"Nous sommes très perturbés par les meurtres hier d'au moins dix personnes, ainsi que par le pillage et la destruction de biens au Kenya," a déclaré devant la presse à Genève une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, en déplorant que les forces de sécurités aient utilisés "des munitions létales, des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons à eau" face aux manifestants. "Selon le droit international des droits humains, les forces de l'ordre ne doivent recourir à la force létale, y compris les armes à feu, que lorsque cela est strictement nécessaire pour protéger des vies contre une menace imminente", a-t-elle ajouté.
#Kenya: We are deeply troubled by the killings yesterday of at least 10 people in protests amid looting and destruction of property.@volker_turk urges prompt, thorough, independent & transparent investigations. Those responsible must be held to account.
— UN Human Rights (@UNHumanRights) July 8, 2025
10 morts, 29 blessés selon la KNCHR
La Commission nationale des droits humains (KNCHR) dit avoir "documenté 10 morts, 29 blessés" dans "17 comtés" du pays, sans donner plus de détails, tandis que le Service de la police nationale (NPS) a annoncé avoir dénombré 11 morts et 63 blessés, dont 52 policiers et 11 civils.
La Journée Saba Saba ("Sept, sept" en swahili, pour 7 juillet) commémore chaque année le soulèvement du 7 juillet 1990, lorsque les Kényans ont manifesté pour l'instauration du multipartisme durant le régime de Daniel arap Moi (1978-2002). Cette année, cet hommage se conjugue à la vague de contestation qui secoue depuis plus d'un an la locomotive économique de l'Afrique de l'Est contre les taxes, la corruption, la pauvreté, les disparitions forcées et les brutalités policières sous la présidence de William Ruto.
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L’ONU renouvelle son appel au calme
"Il est très préoccupant que ces derniers incidents surviennent à peine deux semaines après que plus de 15 manifestants aient été tués et de nombreux autres blessés à Nairobi et dans d'autres parties du Kenya, le 25 juin", a relevé Ravina Shamdasani. Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk "renouvelle son appel au calme et à la retenue et au plein respect des libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique", a indiqué sa porte-parole, ajoutant qu'"il est essentiel que les griefs légitimes à l'origine de ces manifestations soient pris en compte".
Le Haut-Commissariat note que la police a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les incidents antérieurs.
Volker Türk "réitère son appel pour que tous les meurtres signalés et les autres violations et abus présumés du droit international en matière de droits humains, y compris en ce qui concerne l'usage de la force, fassent l'objet d'enquêtes rapides, approfondies, indépendantes et transparentes".
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