Nicolas Lerner, patron de la DGSE, cherche de nouveaux appuis en Afrique de l’Ouest

À la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) depuis fin 2023, Nicolas Lerner s’attache à adapter l’action française en Afrique de l’Ouest. Après les ruptures successives avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la France cherche à consolider ses partenariats sur le littoral, où se joue désormais une partie de la stabilité régionale.

Lomé, médiateur discret mais central

Le Togo est devenu l’un des points d’appui privilégiés de la DGSE. Discret sur la scène internationale, Lomé joue régulièrement les médiateurs dans les crises ouest-africaines et entretient une coopération sécuritaire soutenue avec Paris. Nicolas Lerner mise sur cette relation de confiance pour maintenir un canal d’influence dans une zone fragilisée par la progression des groupes armés au nord du pays.

Rabat, un allié stratégique retrouvé

Autre axe clé de cette recomposition : le Maroc. Les relations entre Paris et Rabat se sont nettement réchauffées fin 2024, ouvrant la voie à un rapprochement inédit entre les services de renseignement des deux pays. Plusieurs rencontres officielles ont réuni Lerner et son homologue Abdellatif Hammouchi, notamment autour de dossiers sensibles en Afrique de l’Ouest. La médiation marocaine a d’ailleurs joué un rôle dans la libération d’agents français arrêtés au Burkina.

Abidjan, nouveau centre de gravité sécuritaire

Côté ivoirien, Nicolas Lerner s’est rendu discrètement à Abidjan début 2025 pour renforcer les liens avec les services locaux. La Côte d’Ivoire, confrontée au risque de débordement jihadiste à sa frontière nord, est devenue un partenaire essentiel pour Paris. Elle accueille aussi une partie du redéploiement des forces occidentales, au moment où les États-Unis comme la France réduisent leur présence militaire au Sahel.

Une DGSE en recomposition

En misant sur Lomé, Rabat et Abidjan, Lerner cherche à donner un nouveau souffle à la DGSE en Afrique de l’Ouest. Loin des anciennes bases sahéliennes, la stratégie française s’oriente désormais vers un maillage plus souple et des alliances régionales capables de contenir la menace terroriste et de préserver l’influence française.