L’armée nigérienne a assuré jeudi 21 août avoir « neutralisé » Ibrahim Bakura, chef du groupe jihadiste Boko Haram, lors d’une frappe aérienne ciblée sur l’île de Shilawa, dans le bassin du lac Tchad. Selon Niamey, l’opération menée le 15 août aurait atteint avec « une précision exemplaire » le chef du mouvement armé, accusé de multiples attaques dans la région.
Bakura, quadragénaire d’origine nigériane, est notamment associé à l’enlèvement de plus de 300 élèves à Kuriga, au Nigeria en mars 2024, ainsi qu’à des attentats suicides contre des marchés et des mosquées, et à des offensives contre les armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun.
Boko Haram dément formellement
Dès le lendemain, vendredi 22 août, un proche de Bakura a démenti sa mort dans un message audio transmis à l’AFP. « Je suis actuellement avec lui, nous sommes ensemble », a-t-il déclaré en langue hausa, qualifiant l’annonce nigérienne de « propagande ».
Pour l’heure, aucune preuve n’a été présentée par les autorités militaires, et l’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante la mort du chef jihadiste.
Les experts appellent à la prudence
Plusieurs spécialistes de la région relativisent l’annonce. « Il faut être très prudent : on a déjà annoncé à de nombreuses reprises la mort de leaders jihadistes, avant que ces informations ne soient démenties », souligne Vincent Foucher, chercheur au CNRS et spécialiste de Boko Haram. Un autre expert européen confirme que, selon ses sources, Bakura serait encore en vie.
Cette incertitude rappelle le cas d’Abubakar Shekau, prédécesseur de Bakura, plusieurs fois annoncé mort avant de réapparaître dans des vidéos, jusqu’à son décès confirmé en 2021.
Le Niger toujours sous la menace jihadiste
Le Niger fait face depuis 2015 aux attaques de Boko Haram dans sa région du lac Tchad, notamment à Bosso. Le pays est également confronté, à l’ouest, à des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Deux ans après le coup d’État militaire qui l’a porté au pouvoir, le régime de Niamey peine à enrayer les violences jihadistes qui frappent ses frontières.
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