Human Rights Watch (HRW) accuse la Mauritanie de commettre de "graves violations des droits humains" contre les migrants et demandeurs d’asile. Dans un rapport publié mercredi, l’ONG dénonce des abus systématiques depuis 2020, allant de la torture aux expulsions collectives.
Un pays clé sur la route migratoire
Pays d’Afrique de l’Ouest aux vastes zones désertiques, la Mauritanie est devenue un point de départ majeur pour les migrants africains tentant de rejoindre l’Europe par l’océan Atlantique. HRW pointe du doigt les accords conclus avec l’Union européenne et l’Espagne pour "externaliser le contrôle des flux migratoires", malgré les exactions documentées.
Basé sur des centaines de témoignages, le rapport fait état de "tortures, viols, arrestations arbitraires, extorsions" imputés aux forces de sécurité mauritaniennes : police, gendarmerie, armée et garde-côtes. Des migrants passés par les centres de rétention décrivent "des conditions et des traitements inhumains", citant manque de nourriture, insalubrité et violences des gardiens.
Expulsions massives et indignation régionale
HRW accuse aussi les autorités d’avoir refoulé des migrants "dans des lieux reculés le long des frontières avec le Sénégal et le Mali", exposant les exilés à l’insécurité et au manque d’aide humanitaire. En début d’année, une vague d’expulsions avait suscité l’indignation des pays voisins. Selon plusieurs médias, près de 28 000 personnes auraient été expulsées depuis janvier 2025, un chiffre non confirmé par Nouakchott.
Ces pratiques se déploient alors que la route atlantique reste la plus meurtrière : en 2024, l’ONG Caminando Fronteras a recensé 10 457 migrants morts ou disparus en mer en tentant de rejoindre les Canaries. Malgré la dangerosité du trajet, 46 843 arrivées ont été enregistrées dans l’archipel espagnol en 2024, un record historique.
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