3 films coups de coeur pour l'organisation du FIFDA 2025
Une douzaine de films seront projetés lors de la 15e édition du Festival international des films de la diaspora africaine (FIFDA), organisée du vendredi 5 au dimanche 7 septembre à Paris. Selon Diarah Ndaw Spech, coorganisatrice du festival, chaque film été sélectionné car il représente un aspect différent de l’Afrique et de sa diaspora. Deux réalisateurs dont les films seront projeté durant le week-end nous ont parlé de leurs projets respectifs.
"Les Fourmis", de Yassine Fennane
Le film "Les Fourmis" du réalisateur marocain Yassine Fennane se focalise sur la thématique de l’immigration d’un pays africain à un autre. "C’est un film sur une vague d’immigration subsaharienne au Maroc (…). On a choisi ce titre symbolique pour effectuer une métaphore sur cette immigration", explique Yassine Fennane. Il raconte simultanément les histoires de trois personnages dont les destins se croisent. Félicité, une jeune femme qui immigre depuis le Cameroun vers le Maroc, Hamid, un recruteur corrompu et Kenza, une mère de famille en quête d’indépendance professionnelle. C’est le troisième film de la carrière du réalisateur, et il a été choisi pour clore le festival, une première pour Yassine Fennane.
En écrivant son film, Yassine Fennane raconte un récit d’immigration qui n’est pas toujours mis au premier plan. "L’idée est de faire la lumière sur ce type d’immigration (…) Aujourd’hui, l’immigration est au centre des débats car le monde est en train de changer de façon assez rapide" indique-t-il. "Les gens se déplacent. Et il m’a semblé important de parler de ça", ajoute le réalisateur. Il commence à écrire son scénario en 2018 et la fiction est finalisée en 2025.
Pour le réalisateur, le but n'est pas de donner une leçon, mais plutôt de "partager des parcours de vie (…) et de montrer comment l’immigration touche ces différents parcours". Il décrit son film comme une œuvre "où le réalisme pénètre dans la fiction". Le réalisateur s’est inspiré de son expérience personnelle pour penser la base de son histoire.
Pour voir le film, rendez-vous au cinéma Saint André des Arts le dimanche 7 septembre à 20h.
"Diya", de Achille Ronaimou
"Diya" est un film du réalisateur tchadien Achille Ronaimou. Le long-métrage a pour message le pardon et aborde le sujet de la diya, la loi du sang qui est toujours pratiquée au Tchad actuellement. Elle consiste en une compensation financière versée par l’auteur d’un crime à la famille de la victime.
Le récit est celui de Dane, un chauffeur pour une ONG humanitaire à N’Djamena. Durant une journée de travail, il percute un jeune garçon qui traverse la route et se retrouve à devoir payer la diya à la famille de ce dernier. Cette loi lui accorde quelques jours pour rassembler l’argent et garder sa famille à l’abri des potentielles répercussions.
Le réalisateur commence le projet en 2015. L’écriture se termine en 2020, et le tournage commence en décembre 2022. Achille Ronaimou met en lumière une pratique "qui a touché presque toute la population (…) Trois Tchadiens sur cinq savent ce qu’est la diya". Il offre un point de vue plein d’espoir vis-à-vis de cette dernière. L’inspiration pour l’histoire de Dane vient de l’expérience personnelle du réalisateur, dont le cousin a été victime de la diya.
Dans son film, Achille Ronaimou réécrit la fin de l’histoire, car il a pu voir le poids que la pratique représente sur les épaules des personnes. "J’ai été touché par son récit et je me suis dit pourquoi pas le mettre en images. C’est quelque chose qui a brisé beaucoup de foyers, c’est un drame social au Tchad. Donc il est temps qu’on en parle", explique le réalisateur. Le film a été présenté en avant-première au Tchad en avril dernier et a été très bien reçu par le public. "Tout le monde s’est reconnu dedans (…) Le film ne montre que le bout de l’iceberg. En profondeur, la diya fait plus de ravages que ça." affirme Achille Ronaimou. Le film touche du doigt le sujet de la diya, qui n’est pas forcément facile à aborder. "Cela envoie un message fort (…) il est temps de se réveiller et de briser cette pratique ancestrale qui perdure depuis des années", conclut-il.
Pour voir le film, rendez-vous au cinéma Saint André des Arts le samedi 6 septembre à 20h.
"Les Fourmis" et "Diya" sont deux des 12 films à découvrir du vendredi 5 et dimanche 7 septembre lors du Festival International des Films de la Diaspora Africaine. La programmation entière est disponible sur le site du festival.
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