Cinq recours pour “fraude électorale”
Selon la télévision publique CRTV, le Conseil constitutionnel a enregistré mercredi soir cinq recours relatifs à l’élection présidentielle. Ces requêtes portent notamment sur des allégations de fraude électorale et de dysfonctionnements dans le déroulement du scrutin.
Conformément au code électoral camerounais, tout candidat disposait de trois jours après la clôture du vote pour déposer une contestation. Les résultats officiels devraient être annoncés dans les dix prochains jours.
La plupart des observateurs s’attendent à une victoire du président sortant Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, dans un système jugé “verrouillé” par ses détracteurs après plus de quatre décennies d’un règne sans partage.
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— Actu Cameroun (@actucameroun) October 16, 2025
Issa Tchiroma dénonce une “démarche tronquée”
Surprise notable : Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), n’a pas déposé de recours, alors même qu’il revendique publiquement la victoire.
Son directeur de campagne, Chris Maneng’s, a expliqué que le candidat refusait de s’engager dans une procédure “tronquée”, estimant que le Conseil constitutionnel se baserait sur des procès-verbaux entachés d’irrégularités.
“Nous avons la vérité des urnes”, a-t-il assuré, promettant de publier prochainement en ligne les procès-verbaux censés prouver la victoire de son camp.
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Des tensions sur le terrain
Dans plusieurs villes du pays, notamment à Bafoussam et Douala, des heurts ont éclaté entre partisans d’Issa Tchiroma et forces de l’ordre, selon des vidéos relayées sur les réseaux sociaux.
À Douala, quatorze personnes ont été arrêtées, a indiqué le préfet Sylac Marie Mvogo sur la CRTV. Des incendies ont également été signalés autour de l’antenne locale de la commission électorale Elecam à Dschang (ouest).
Un verdict attendu sans surprise
Le Conseil constitutionnel, dont les membres sont considérés comme proches du pouvoir, auditionnera les plaignants et pourra exiger la production de preuves. En 2018, lors de la précédente présidentielle, tous les recours avaient été rejetés.
Pour Brice Molo, historien et sociologue à l’Institut catholique de Paris, “il est clair que les institutions vont reconnaître Paul Biya comme vainqueur”.
En août dernier, le Conseil constitutionnel avait déjà écarté la candidature de Maurice Kamto, arrivé deuxième en 2018, qui s’était lui aussi autoproclamé vainqueur à l’époque — un rappel qui souligne la stabilité, voire la rigidité, du système électoral camerounais.
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