Burkina Faso. Journalistes interpellés dans le pays : trois d'entre eux ont été libérés

Au Burkina Faso, trois journalistes interpellés depuis lundi ont été libérés mercredi 15 octobre, tandis que deux autres ont été entendus par les services de renseignement, selon leurs rédactions. Ces arrestations ne sont pas une première depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022.

Deux journalistes entendus

"Bonne nouvelle pour la rédaction du quotidien Aujourd’hui au Faso. Le directeur de publication, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, a recouvré la liberté", a annoncé son média. Le directeur des rédactions de L’Observateur Paalga, Ousseni Ilboudo, a également été libéré, tout comme Michel Nana, journaliste d’un autre organe de presse.

Les trois hommes avaient été arrêtés par des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR), une structure directement rattachée à la présidence. Mardi soir, deux autres journalistes, Lamine Traoré, fondateur du média en ligne Burkina Yawana, et Jean-Marie Toé, rédacteur en chef du quotidien d’État Sidwaya, ont été "entendus" dans les mêmes conditions.

Selon plusieurs sources, ces interpellations seraient liées à une fuite d’un entretien accordé par Ibrahim Traoré à des journalistes fin septembre, dont le contenu avait circulé sur une page critique du régime avant sa diffusion officielle.

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Des magistrats portés disparus

Aucune communication n’a été faite par les autorités, mais ces événements s’ajoutent à une série d’enlèvements et de mobilisations forcées visant des journalistes, militants ou magistrats. Depuis le vendredi 10 octobre, trois magistrats de la cour d’appel de Ouagadougou sont portés disparus, selon une source judiciaire.

Au Burkina Faso, la junte au pouvoir justifie ces mesures au nom de la sécurité nationale, dans un pays miné depuis dix ans par les violences jihadistes.