Une attaque d’une ampleur inédite contre un hôpital
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite mercredi « consternée et profondément choquée » par le meurtre de plus de 460 patients et accompagnateurs dans la maternité saoudienne d’El-Facher, au Soudan. « Cessez le feu ! », a lancé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué dénonçant « les récentes attaques » contre l’hôpital et « l’enlèvement de travailleurs de la santé ». Selon l’organisation, cette maternité représentait le dernier établissement de santé encore partiellement opérationnel dans la ville, assiégée depuis plusieurs mois avant sa prise, dimanche, par les Forces de soutien rapide (FSR), la milice paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdane Daglo.
.@WHO is appalled and deeply shocked by reports of the tragic killing of more than 460 patients and companions at Saudi Maternity Hospital in El Fasher, #Sudan, following recent attacks and the abduction of health workers.
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) October 29, 2025
Prior to this latest attack, WHO has verified 185… pic.twitter.com/CbAjtqYUAh
Dimanche, l’hôpital a été attaqué « pour la quatrième fois en un mois », tuant une infirmière et blessant trois autres soignants. Puis, mardi, plus de 460 patients et leurs accompagnateurs ont été abattus à l’intérieur même de l’établissement, a indiqué l’OMS, qui déplore également l’enlèvement de six professionnels de santé.
Le Darfour ravagé par la guerre et les épidémies
« Cette tragédie s’inscrit dans le contexte d’une crise qui s’aggrave rapidement à El-Facher », a alerté l’organisation onusienne. L’escalade de la violence, les conditions de siège et la recrudescence de la faim et des maladies provoquent une hécatombe parmi les civils, y compris les enfants.
Depuis la prise d’El-Facher par les FSR, les paramilitaires contrôlent désormais l’ensemble du Darfour, vaste région représentant un tiers du territoire soudanais. L’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, conserve la main sur le nord, l’est et le centre du pays, plongé dans une guerre civile depuis plus de deux ans. Les experts redoutent une nouvelle partition du Soudan et le retour des massacres ethniques qui avaient ensanglanté la région au début des années 2000.
L’OMS alerte sur la malnutrition et le choléra
Au-delà des violences, la situation sanitaire se dégrade à une vitesse alarmante. L’OMS note une explosion de la malnutrition, qui affaiblit les systèmes immunitaires et favorise la propagation du choléra et de la malaria.
Le choléra se répand particulièrement vite à cause du manque d’accès à l’eau potable : 32 décès et 272 cas ont été recensés cette année rien qu’à El-Facher.
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Depuis le début du conflit en avril 2023, 185 attaques contre des structures de santé ont été documentées au Soudan, causant 1.204 morts et 416 blessés, selon l’OMS. Rien que cette année, 49 attaques ont été recensées, faisant 966 morts « Toutes les attaques contre les structures de santé doivent cesser immédiatement et sans condition. Tous les patients, le personnel et les établissements doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire », a exhorté le chef de l’OMS.
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