Tanzanie : le pays reste sous confinement après le chaos électoral

La Tanzanie est restée confinée jeudi 30 octobre, au lendemain d’un scrutin explosif marqué par des émeutes à Dar es Salaam et dans plusieurs villes. Le gouvernement de Samia Suluhu Hassan, qui brigue un premier mandat électif, a prolongé le confinement face à une situation toujours instable.

Selon une source diplomatique, les violences auraient fait plus de 30 morts, un chiffre non confirmé officiellement. Les rues de la capitale économique étaient quasiment désertes, surveillées par l’armée et la police, tandis que des coups de feu résonnaient encore jeudi après-midi.

Répression et censure généralisées

Les médias locaux, étroitement contrôlés, n’ont publié aucune information depuis mercredi. Internet et les communications ont été partiellement rétablis, tandis que la télévision nationale annonçait des résultats partiels donnant la victoire à Mme Hassan.

Amnesty International a dénoncé une “vague de terreur” marquée par des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires. Le fils de la présidente, Abdul Hassan, est accusé par plusieurs sources d’avoir dirigé une “force informelle” impliquée dans des enlèvements d’opposants.

Opposition muselée et étrangers bloqués

Le principal parti d’opposition, Chadema, a été disqualifié pour avoir refusé de signer le code électoral, et son leader Tundu Lissu est poursuivi pour trahison. L’autre candidat sérieux, Luhaga Mpina, a également été écarté.

Pendant ce temps, des touristes sont bloqués à Zanzibar et à l’aéroport du Kilimandjaro, sans possibilité de paiement ni de retour. “C’est la chose la plus terrifiante que j’aie jamais vécue”, a confié une Sud-Africaine à l’AFP.