Jugé à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité, l’ex-rebelle congolais Roger Lumbala refuse d’assister aux audiences et mène une grève de la faim depuis le 12 novembre. À 67 ans, il encourt la perpétuité pour des atrocités commises dans le Haut-Uélé et en Ituri entre 2002 et 2003. Il conteste toute légitimité à la justice française, saisie au titre de la compétence universelle.
Les ONG veulent briser « un mode de gouvernance »
Pour les organisations congolaises parties civiles, ce procès représente une « lueur d’espoir » dans un pays où les crimes de guerre restent largement impunis. À la barre, Serge Ngabu Kilo (LIPADHOJ) et d’autres acteurs rappellent que depuis le rapport Mapping de l’ONU en 2010, aucun auteur majeur n’a été jugé en RDC.
Exécutions, viols, tortures, pillages : les faits reprochés à Lumbala s’inscrivent dans un conflit qui a fait des millions de morts et déplacés en trente ans, sur fond de luttes pour les ressources.
Un signal fort pour les victimes
L’arrestation de Lumbala en 2020 avait déjà été perçue comme un tournant. Pour Xavier Macky Kisembo (Justice Plus), ce procès est « pédagogique », susceptible de dissuader de futurs bourreaux. Les ONG réfutent toute manipulation de témoins, essentiels au dossier faute d’enquête sur place.
La cour décidera le 19 décembre si la compétence universelle est bien applicable, condition cruciale pour juger ce dossier.
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