Le chef de la rébellion libyenne, Moustapha Abdeljalil, a annoncé samedi que la fin de Mouammar Kadhafi était "très proche", tandis que sur le terrain les rebelles rencontrent une résistance à Brega (est), au lendemain d'avancées à Zliten et à Zawiyah.
"Nous avons des contacts avec le premier cercle du colonel Kadhafi (...), tout montre que la fin est très proche, avec l'aide de Dieu", a déclaré M. Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique des rebelles, au cours d'une conférence de presse à Benghazi (est).
"Je m'attends à une fin catastrophique pour lui et pour les siens.Je m'attends aussi à ce qu'il créé une situation (d'anarchie) dans Tripoli.J'espère que je me trompe", a-t-il ajouté.
En prévision des combats à venir dans la capitale, M. Abdeljalil a appelé ses habitants à "protéger la vie et les biens de la population", mais également à "protéger les institutions et les biens publics"."Toute destruction nous coûtera très cher", a-t-il prévenu.
Il a aussi appelé les combattants rebelles à ne pas piller et "à protéger et à traiter avec justice" tous les soldats du régime qui seront faits prisonniers ou se rendront."Nous sommes tous Libyens", a-t-il insisté.
Parallèlement, les rebelles qui avaient nettement progressé dans Brega, (240 km au sud-ouest de Benghazi) vendredi rencontraient une résistance samedi dans ce poste avancé des pro-Kadhafi dans l'Est.La ville de Brega est le théâtre de violents combats depuis fin juillet.
Après avoir annoncé s'être emparés vendredi de la zone industrielle, et par là-même de toute la ville puisqu'ils contrôlaient déjà la zone résidentielle depuis une dizaine de jours, les rebelles ont reconnu samedi après-midi avoir été repoussés dans l'est de la zone pétrolière par d'intenses tirs d'artillerie.
"C'est une retraite stratégique et tactique, pour épargner les vies de nos combattants, et éviter plus de destructions aux infrastructures pétrolières", a assuré le porte-parole militaire de la rébellion, le colonel Ahmed Omar Bani, ajoutant: "Les forces de Kadhafi quittent Brega par l'ouest, en direction de Bishr, et elles couvrent leur retraite en bombardant".
Vendredi, les rebelles avaient annoncé avoir pris Zliten et Zawiyah.Des journalistes de l'AFP sur place ont confirmé les progrès à Zawiyah, à 40 km à l'ouest de Tripoli, mais il n'a pas été possible d'obtenir d'information indépendante sur Zliten, à 150 km à l'est de la capitale.
Après une offensive lancée vendredi à l'aube, la ville côtière de Zliten "est maintenant sous le contrôle de nos combattants", a affirmé vendredi à l'AFP un responsable rebelle, rapportant toutefois des combats toujours en cours contre des poches de résistance.
A Zawiyah, la ville est "libérée", ont déclaré d'autres rebelles tout en prenant possession du dernier grand bâtiment tenu par les pro-Kadhafi, l'hôpital, immense bâtisse ornée de portraits du "Guide" et de drapeaux verts, couleur du régime.
Samedi, "il y a eu de violents affrontements à la porte est de Zawiyah.Nous avons subi quelques pertes, mais je ne sais pas combien", a déclaré un porte-parole des rebelles sur place."Il y a toujours des tirs de roquettes sur Zawiyah mais les rebelles contrôlent tout à l'intérieur de la ville", a-t-il ajouté.
L'atout principal de Zawiyah reste sa raffinerie, unique source d'approvisionnement de la capitale en essence, gazole et gaz.Sa prise jeudi va provoquer "une grave crise" dans Tripoli, a déclaré un responsable de la structure, Mohamed el-Hallouj.
Des milliers de Tripolitains, qui subissaient déjà de longues coupures d'électricité, tentent désormais de fuir le bastion du régime.
Ainsi l'ancien numéro deux du régime libyen, Abdessalem Jalloud, a fui Tripoli vendredi.Des rebelles ont affirmé qu'il s'était rendu à Zenten, quartier général des rebelles du djebel Nefoussa, au sud-ouest de la capitale.
Selon un responsable gouvernemental tunisien, M. Jalloud est ensuite passé en Tunisie et est reparti à l'aube "avec sa famille" vers l'Italie, qui pourrait être un pays de transit.
Abdessalem Jalloud, l'un des principaux officiers ayant participé au coup d'Etat qui a porté Mouammar Kadhafi au pouvoir en 1969, a longtemps été considéré comme le numéro deux du régime, avant d'être discrètement mis à l'écart à partir de 1990.
Tripoli comme les rebelles ont minimisé la portée de ce départ.M. Jalloud avait "abandonné la politique, de son propre gré, depuis un bon moment" et "passait la plupart de son temps à l'étranger pour des soins", a affirmé l'agence officielle Jana.
"Je ne pense pas qu'il puisse être utile à la révolution (...).Il est marginalisé depuis longtemps", a déclaré le colonel Bani à Benghazi.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.