Sécheresse, flambée des prix : la croissance kényane sous pression selon la Banque mondiale

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NAIROBI (AFP) - (AFP)

Une hausse des prix du pétrole et de la nourriture, la sécheresse dans la Corne de l'Afrique et la crise de l'euro ont mis sous pression la croissance économique kényane en 2011 et risquent encore de peser sur les performances du pays en 2012, a estimé la Banque mondiale jeudi.

"Les prix élevés du pétrole et des denrées alimentaires, la sécheresse dans la Corne de l'Afrique et la crise de l'euro ont affaibli la position externe du Kenya, qui était déjà fragile étant donné l'importance du déficit courrant," explique l'Institution dans son rapport semestriel sur l'économie du pays.

"Ces défis économiques vont réduire la croissance à 4,3% en 2011," dit-elle, révisant à la baisse sa précédente estimation de 4,8% pour l'année."Pour 2012, la Banque mondiale s'attend à ce que la croissance se redresse légèrement, pour atteindre 5%, si le Kénya arrive à gérer ces risques".

"La croissance pourrait même atteindre 5,5% en 2012, si un certain nombre de facteurs favorables se matérialisent," commente-t-elle encore.

"Avec une inflation modérée, et un compte courrant en meilleur état et une petite baisse des taux d'intérêt, les investissements privés pourraient repartir à la hausse," dit-elle, prévenant toutefois qu'il faudrait aussi que la préparation d'élections, prévue en 2012, se passe en douceur.

Début 2008, le Kenya avait connu de sanglantes violences post-électorales, qui avaient fait quelque 1.500 morts et donné un coup de frein à la forte croissance économique enregistrée par le pays les années précédentes.

En 2010, le PIB kényan avait à nouveau progressé de 5,6%.

Mais depuis le début de 2011, l'inflation n'a cessé de croître, pour atteindre 19,72% en novembre sur un an.

Cette flambée des prix, conjuguée à un affaiblissement continu du shilling kenyan et une détérioration des comptes courants (le déficit représentait 10,5% du PIB en septembre, contre 6,7% en décembre 2010) a conduit à de spectaculaires hausses du taux de référence de la Banque centrale : de 7%, il est passé à 11% début octobre, puis 16,5% début novembre et 18% début décembre.

Si en revanche, en 2012, "l'environnement s'aggrave au lieu de s'améliorer, la croissance pourrait tomber à 3,1%", met en garde la Banque mondiale."Ce scénario pourrait se développer si un certain nombre de développements négatifs se matérialisent, qu'ils soient provoqués par des chocs externes ou l'un des nombreux défis domestiques auxquels le gouvernement fait face".

"Le gouvernement a su gérer de précédents défis économiques et peut encore le faire," juge la Banque mondiale.

"Le défi clé pour 2012 sera de correctement gérer la transition politique pour éviter une redite des violences post-électorales de 2008 et assurer une croissance continue des investissements et des créations d'emplois," a expliqué le responsable Kenya de l'Institution, Johannes Zutt.

"Sur le front extérieur, l'élement le plus problématique pourrait être une récession totale dans la zone euro," selon le rapport."L'Europe reste le principal marché du Kénya pour les exportations horticoles et le tourisme."

Cette dépendance des exportations n'est, selon la Banque mondiale, par tenable."Une économie ne peut pas seulement marcher grâce au thé et aux fleurs," a mis en garde le chef économiste au Kenya de l'Institution, Wolfgang Fengler.

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