L'opposition nigérienne a réclamé samedi à Niamey une "enquête indépendante" sur la mort de deux personnes début décembre à Zinder (centre-est) lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
"Nous demandons instamment au président de la République (Mahamadou Issoufou) qu'une enquête indépendante soit diligentée pour situer toutes les responsabilités afin de condamner les coupables de ces crimes odieux", a déclaré lors d'un meeting Seïni Oumarou, président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), parti de l'ex-chef de l'Etat Mamadou Tandja, renversé en 2010 par un putsch.
"La réponse violente, inappropriée et disproportionnée des autorités aux manifestations pacifiques de Zinder est inacceptable et impardonnable", a estimé M. Oumarou devant plusieurs centaines de personnes rassemblées face au Parlement (centre-ville).
Un autre opposant, l'ancien chef de l'Etat Mahamane Ousmane (1993-1996), a assisté au meeting.
"Au secours Tandja, le pouvoir d'Issoufou déraille", lançait un manifestant, brandissant un portrait du président déchu.
Deux personnes, un lycéen et une femme, ont été tuées les 6 et 7 décembre au cours d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Zinder, deuxième ville du Niger.
Selon le gouvernorat de Zinder, les forces de l'ordre avaient tenté de disperser des attroupements aux alentours du palais de justice, où se tenait le procès d'Aboubacar Mahamadou, un homme politique proche de M. Tandja et écroué la semaine dernière à Zinder.
Le meeting de samedi visait initialement à exiger la libération d'Aboubacar Mahamadou.Finalement, celui-ci a été remis en liberté et est apparu aux côtés de MM.Oumarou et Ousmane.
Il avait été arrêté le 25 novembre après avoir été accusé de préparer des manifestations de protestation contre l'arrivée du président Issoufou à Zinder pour l'inauguration de la première raffinerie de pétrole du pays.
Dans un discours radiotélévisé samedi soir, à l'occasion du 53e anniversaire de la proclamation de la République qui sera célébré dimanche, le chef de l'Etat a "salué la mémoire" de la femme et du lycéen "morts dans des conditions injustes et révoltantes".
"D'ores et déjà, j'ai fait prendre des mesures conservatoires et une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur ces événements.Les responsabilités seront établies et les sanctions conséquentes seront prises", a promis M. Issoufou.
Plusieurs hauts responsables de la police ont été limogés dans le cadre de l'enquête officielle ouverte après les événements de Zinder.Le policier auteur présumé du tir qui a tué la femme a été arrêté et le chef de la police de Zinder suspendu.
Selon les médias privés, la femme avait été touchée par une "balle perdue".Le lycéen est décédé des suites de "traumatismes crâniens" causés par le jet d'une grenade lacrymogène.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.