Quatorze chefs d'Etat africains étaient réunis samedi à Cotonou pour aborder notamment la situation inquiétante dans le Sahel, en particulier dans le nord du Mali où un regain de violences a provoqué une grave crise avec l'exode de dizaines de milliers de personnes.
La réunion d'un jour, conviée par le nouveau président de l'Union africaine (UA) et chef d'Etat béninois Thomas Boni Yayi, survient alors que la région du Sahel est bouleversée par la résurgence de la rébellion touareg.
Dans son discours ouvrant le sommet, M. Yayi a souligné le "grand paradoxe" de l'Afrique, "continent de l'avenir" qui n'est "pas uni dans sa marche vers la paix, la stabilité (...) et le développement".
Beaucoup de troubles actuels "révèlent, si besoin en était, les limites de nos actions", a-t-il dit à ses homologues dont quatorze, sur les 25 attendus, étaient présents à l'ouverture.L'UA regroupe les 54 Etats du continent.
Il a cité en exemple "la persistance des crises et l'apparition de nouvelles menaces à la sécurité de nos Etats et de nos populations, telles que l'insécurité endémique et persistante dans la région sahélo-saharienne, avec sa cohorte de réfugiés et ses effets collatéraux sur les autres pays frères".
Depuis mi-janvier, le Mali est confronté à une offensive de la rébellion touareg, combattue par l'armée.Les violences ont provoqué un exode à l'intérieur du pays mais aussi vers le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie.
Amnesty International a estimé jeudi le nombre de déplacés à environ 100.000, jugeant qu'il s'agissait de "la pire crise des droits humains qu'ait connue le nord du Mali depuis vingt ans".Des dizaines de personnes ont été tuées depuis un mois, selon l'organisation.
Le président Yayi a également évoqué "la recrudescence du terrorisme et des narco-trafiquants dans certaines régions" ainsi que "la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée et au large des côtes somaliennes".
Les pays du Sahel font face à la menace de la branche maghrébine d'Al-Qaïda (Aqmi) et d'autres groupes criminels, ainsi qu'à l'afflux d'armes, dont de l'armement lourd, issues du conflit libyen, tandis que le Nigeria est secoué depuis des mois par les attaques meurtrières du groupe islamiste Boko Haram.
"Beaucoup de sujets seront examinés pour ne pas dire tous les sujets", a expliqué Jean Ping, président de la Commission de l'UA en arrivant jeudi soir dans la capitale économique béninoise.
Fin janvier, l'UA a prolongé son mandat jusqu'en juin après avoir échoué à départager les candidats à sa succession - dont il fait partie - lors d'une élection.
"Nous avons beaucoup de problèmes en ce moment, a-t-il ajouté, qu'il s'agisse de la situation au nord du Mali, du Soudan, des élections organisées par-ci par-là avec les risques sur la bande sahélo-saharienne ou des difficultés au sein de la Commission".
M. Yayi a cependant affirmé que la délicate question de la désignation du président de la commission de l'UA n'était pas à l'orde du jour samedi.
"Un comité de 8 membres composé des 5 régions du continent avec l'appui du Gabon, de l'Afrique du Sud et du président de l'Union africaine a été mis en place pour examiner" cette question."Mais ceci ne fait pas partie de nos échanges aujourd'hui".
Le ministre béninois des affaires étrangères, Nassirou Arifari Bako, a expliqué à l'AFP que les discussions viseraient à "harmoniser les vues des chefs d'Etat sur les différents problèmes et crises du continent".
Etaient présents à l'ouverture les présidents ou chef de gouvernement d'Afrique du Sud, du Bénin, du Burkina Faso, du Congo, de la Côte d'Ivoire, d'Ethiopie, du Gabon, de la Guinée, du Liberia, du Niger, du Nigeria, du Rwanda, du Tchad et du Togo.
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