Le gouvernement éthiopien a affirmé avoir attaqué jeudi une base militaire en territoire érythréen, où étaient entraînés, selon lui, des "terroristes spécialistes de l'attaque-éclair".
Ce raid a été mené notamment en réponse à l'attaque menée le 18 janvier et attribuée par Addis Abeba à Asmara, contre des touristes dans le nord de l'Ethiopie, au cours de laquelle cinq Européens avaient été tués et deux Allemands enlevés, a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement éthiopien Shimeles Kemal.
Aucune réaction des autorités érythréennes n'a pu être obtenue dans l'immédiat.
"Tôt ce (jeudi) matin, les forces de défenses éthiopiennes ont attaqué une position militaire à l'intérieur de l'Erythrée", a déclaré M. Shimeles, précisant que cette base se trouvait à 16 km de sa frontière nord-est avec l'Erythrée.
Il a indiqué ne pas être en mesure de donner un bilan des combats dans les rangs éthiopiens ou érythréens.
"La récente attaque contre des touristes européens est l'une des raisons de ces représailles", a ajouté M. Shimeles.
Le 18 janvier, un groupe de 22 touristes avait été attaqué en pays afar, une région désertique du nord de l'Ethiopie: deux Allemands, deux Autrichiens et un Hongrois avaient été tués et deux autres Allemands enlevés.
Un groupe rebelle local, le Front uni révolutionnaire démocratique afar (Arduf) avait revendiqué l'enlèvement et a ensuite annoncé début mars avoir libéré les deux Allemands.
Mais l'Ethiopie avait accusé l'Erythrée, sa voisine et grande rivale, d'être derrière cette attaque et avait indiqué "étudier comment y répondre", malgré les démentis catégoriques d'Asmara.
Les Etats-Unis ont appelé jeudi à la retenue après cette attaque.
"Nous appelons bien évidemment les deux parties à faire preuve de retenue et à éviter toute autre action militaire", a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland lors d'un point de presse.
"Nous cherchons à obtenir des clarifications de la part (du gouvernement éthiopien) quant à ses intentions", a-t-elle ajouté, en réponse à une question sur la manière dont les Etats-Unis accueillaient les justifications d'Addis Abeba.
Les tensions ne sont toujours pas retombées depuis la guerre ayant opposé entre 1998 et 2000 l'Ethiopie et l'Erythrée, qui a acquis son indépendance de la première en 1993 après 30 ans de conflit.
Et le différend frontalier à l'origine de la guerre n'est toujours pas formellement réglé.
M. Shimeles a minimisé jeudi la possibilité d'un nouveau conflit avec l'Erythrée et a insisté sur la détermination d'Addis Abeba à mener des discussions pacifiques.Il a néanmoins averti que l'Ethiopie pourrait lancer d'autres attaques si l'Erythrée menaçait sa sécurité.
"Tant que l'Erythrée reste une zone de lancement d'attaques contre l'Ethiopie, des mesures similaires continueront d'être prises", a-t-il souligné, mettant en garde contre une éventuelle riposte des forces érythréennes, dont "les résultats seraient désastreux".
Malgré les tensions, les affrontements ouverts entre les armées des deux pays sont rares.En janvier 2010, l'Erythrée avait accusé les forces éthiopiennes d'avoir lancé une attaque le long de leur frontière commune, ce qu'Addis avait démenti.
Les deux pays s'accusent mutuellement de chercher à déstabiliser l'autre en soutenant des mouvements rebelles.
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