Centrafrique: pouvoir, rebelles et opposants à Libreville pour des négociations

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LIBREVILLE (AFP) - (AFP)

Les délégations du pouvoir et de l'opposition de Centrafrique ont rejoint mardi à Libreville les représentants de la rébellion pour engager de cruciales et difficiles négociations de paix sous l'égide des pays d'Afrique centrale.

Ces pourparlers entre le pouvoir de Bangui très fragilisé et une rébellion, déclenchée le 10 décembre, et qui tient la majeure partie du pays seront précédés mardi après-midi d'une réunion du conseil des ministres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale.

Dans un bref communiqué, la CEEAC évoque "la complexité de la tâche" qui lui est assignée, sans préciser le calendrier des pourparlers à venir pour tenter de sortir la Centrafrique, Etat membre de la sous-région, d'un profond conflit politico-militaire.

Une délégation des rebelles , dirigée par le chef de la coalition Séléka, Michel Djotodia.est arrivée la première lundi soir à Libreville, après une escale à N'Djamena.Le Seleka réclame le départ du président François Bozizé.

"On ne peut pas faire la guerre sans la paix et vice versa.On est là, on va discuter, on va se comprendre.Après tout, nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des frères", a-t-il déclaré à l'AFP à N'Djamena, avant de poursuivre: "Ce n'est pas moi qui vais faire partir Bozizé, il y a une coalition et il y a aussi l'opposition démocratique qui est là (...) on va se retrouver et on verra ce qu'il y a lieu de faire."

Les délégations du gouvernement et de l'opposition avaient quitté Bangui mardi matin pour Libreville.L'archevêque de Bangui Dieudonné Nzapalainga les accompagne en tant qu'observateur, ainsi que d'autres membres de la société civile.

Lundi, le chef de la délégation du pouvoir, Jean Willybero-Sako, s'était déclaré "serein", estimant que les concessions du président Bozizé, qui a proposé un gouvernement d'union nationale et assuré qu'il ne se représenterait pas à la prochaine présidentielle, "avaient débloqué beaucoup de choses (...) Cela a montré une certaine volonté d'aller de l'avant, de tenir compte des préoccupations des uns et des autres".

Interrogé sur l'exigence des rebelles que M. Bozizé s'en aille, il avait mis en avant l'importance de respecter la Constitution.

"Nous ne pouvons pas nous limiter uniquement au programme DDR" (désarmement, démobilisation réinsertion des combattants - programme décidé par des accords de paix en 2008 mais jamais vraiment appliqué), a déclaré Me Nicolas Tiangaye, le chef de délégation de l'opposition, soulignant que "L'évolution de la situation actuelle fait que nous serons appelés à discuter d'autres questions qui concernent les institutions".

François Bozizé, sur la sellette depuis la déroute de l'armée régulière face aux rebelles du Séléka, devrait se rendre à Libreville dans le courant de la semaine, si les délégations arrivent à s'accorder sur une sortie de crise qui semble difficile à trouver.

Il s'était rendu lundi à Brazzaville, pour préparer avec le président congolais Denis Sassou Nguesso, dont il est proche, les pourparlers.

Sassou Nguesso, médiateur désigné par ses pairs d'Afrique centrale, à appeler lundi à "oeuvrer inlassablement à la consolidation de la paix en République Centrafricaine (RCA), en amenant le gouvernement et la rébellion armée au dialogue".

Les rebelles réclament notamment le respect d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir, et demandent comme condition au dialogue le "départ" du président Bozizé.

Ce dernier pourrait compter sur le déploiement de 400 soldats sud-africains en RCA, la présidence sud-africaine ayant invoqué "une obligation internationale de l'Afrique du Sud envers la Centrafrique".

D'autres opposants, en exil, qui ne sont pas invités aux négociations, ont dénoncé une "feuille de route irréaliste" imposée "avec la complicité machiavélique du président Bozizé".

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