La veuve de Chokri Belaïd, l'opposant tunisien tué par balles à Tunis le 6 février, a déclaré qu'elle voulait savoir qui avait commandité l'assassinat de son mari, en réagissant mardi pour la première fois à l'annonce de l'arrestation du tueur présumé lundi à Tunis.
"C'est beau de savoir qui a exécuté mais pour moi c'est très important de savoir qui a commandé, comme cela a été fait, car c'est un crime très organisé", a déclaré Basma Belaïd sur Europe 1.
"On demande un procès et on demande de pousser l'enquête et de tout savoir", a-t-elle affirmé.
Un homme soupçonné d'avoir tué Chokri Belaïd et son complice présumé ont été arrêtés lundi en banlieue de Tunis et appartiennent, selon des sources policières, à la mouvance radicale salafiste.
Le tueur présumé serait actif dans la Ligue de protection de la révolution (LPR) une milice brutale pro-islamiste, au Kram, une banlieue populaire de Tunis voisine de Carthage.
La LPR a été accusée à de nombreuses reprises par l'opposition d'orchestrer des attaques contre des opposants ou des associations pour les intimider.
Ces ligues sont "protégées par le système", a accusé la veuve de Chokri Belaïd qui a demandé "immédiatement" leur dissolution."Toute la société tunisienne n'a pas arrêté de demander depuis des mois la dissolution de ces ligues", a-t-elle souligné.
"La responsabilité politique d'Ennahda est impliquée", a répété Mme Belaïd, qui a accusé à plusieurs reprises le parti islamiste au pouvoir d'être responsable de l'assassinat de son mari.
"La moindre des choses est d'assurer la sécurité des citoyens.Ennahda est le parti au pouvoir (...), c'est à elle de protéger les citoyens", a-t-elle déclaré, alors que le parti islamiste est régulièrement accusé de faire preuve de laxisme vis-à-vis de sa frange radicale et de la mouvance salafiste.
La mort de Chokri Belaïd a plongé la Tunisie dans une crise politique sans précédent depuis la révolution de 2011, précipitant la démission du Premier ministre Hamadi Jebali.
Le ministre de l'Intérieur, l'islamiste Ali Larayedh, a été chargé vendredi de former un nouveau gouvernement d'ici au 8 mars.
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