Douze personnes ont été tuées et 89 blessées dans des violences à Conakry en partie liées à la contestation par l'opposition de la tenue d'élections législatives le 30 juin, a annoncé lundi dans un communiqué le porte-parole du gouvernement guinéen, Damatang Albert Camara.
"Selon de sources hospitalières et sécuritaires", il y a "12 morts confirmés dont 7 par balles (origine des balles encore inconnues), 26 hospitalisations, 63 autres blessés par jets de pierre et armes blanches, des destructions de biens publics et privés", indique M. Camara.
Selon un décompte établi lundi par l'AFP à partir de sources médicales et de proches des familles, 17 personnes ont été tuées dans ces violences.
Le porte-parole du gouvernement précise que la plupart de ces violences "quasi-quotidiennes" depuis le 21 mai se sont déroulées dans des banlieues considérées comme des fiefs de l'opposition tels que Cosa et Bambéto et "ont outrancièrement dépassé le cadre de revendications politiques".
"Une enquête spécifique" destinée à "faire toute la lumière sur ces événements, sans passion, sans pression et sans parti pris, tout en prenant toutes les mesures utiles pour accélérer l'instruction des dossiers", sera ouverte, a-t-il ajouté.
"Le gouvernement dénonce, et l'exploitation par les partis politiques des différences régionales et ethniques au détriment de la cohésion nationale, et les velléités de mise en place de milices d'autodéfense" dans les quartiers où ont lieu les violences, affirme M. Camara.
En Guinée, les division ethniques recoupent le plus souvent les divisions ethniques, les Peuls étant majoritairement dans l'opposition.
M. Camara indique que "le gouvernement rappelle au peuple guinéen et aux acteurs de la vie politique nationale en particulier, que la violence comme moyen de conquête du pouvoir est humainement intolérable, culturellement inadmissible et contraire à la Constitution".
Il réaffirme "solennellement et fermement, qu'aucun acte de violence, aucune violation des lois, quels que soient les auteurs, les motifs et les prétextes, ne sera toléré".
Jeudi 21 mai, des milliers de personnes avaient manifesté à Conakry à l'appel de l'opposition qui a organisé ces derniers mois plusieurs marches pour réclamer des élections législatives "libres et transparentes", manifestations ayant le plus souvent dégénéré en violences meurtrières.
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