Dix ans d'emprisonnement, avec une période de sûreté des deux tiers et 400.000 euros d'amende, ont été demandés à l'encontre de Happy Iyenoma, alias "Mama Alicia", soupçonnée d'être à la tête de ce "club" de maquerelles installées en région parisienne, et de son mari.Contre dix autres "mamas", le parquet a requis des peines allant de deux à neuf ans de prison. Et contre quatre hommes impliqués à divers degrés, deux à 12 ans de prison - cette plus lourde réquisition concernant un homme déjà condamné pour trafic de stupéfiants. La procureure a requis une interdiction définitive du territoire français à l'encontre de la plupart des prévenus.Nigérians pour la plupart, ils comparaissent depuis deux semaines pour proxénétisme aggravé et traite d'êtres humains.Ils sont soupçonnés d'avoir fait venir illégalement en France de jeunes Nigérianes, souvent vendues par leurs familles et terrorisées avant leur départ au cours de rituels de magie noire, et d'avoir organisé leur prostitution forcée.Les enquêteurs ont dénombré au moins une cinquantaine de victimes rien qu'entre 2013 et 2016, issues pour beaucoup de Benin City, capitale nigériane du trafic d'êtres humains. L'enquête avait débuté avec la plainte de l'une d'elles en France en 2014.Recours aux filières d'immigration clandestine, conversations codées, faux papiers, complicités... Sur le modèle éprouvé d'autres réseaux nigérians, celui des "Authentic sisters" présente "tous les codes" de la criminalité organisée internationale, a estimé la procureure."L'idée, c'est de déshumaniser. On achète un objet, on discute des prix d'un être humain" - entre 30.000 et 60.000 euros, "c'est moins cher si ça passe par la Libye" et la périlleuse traversée de la Méditerranée, a ironisé la magistrate: "Il y a un petit risque de mort"."On va vous dire que c'est de la prostitution +hôtelière+", de l'aide, un hébergement, "mais ça va beaucoup plus loin", a-t-elle insisté.Plusieurs jeunes femmes ont témoigné à l'audience de l'enfer de ces réseaux: viols, avortements forcés, menaces sur leurs familles..."C'est l'un des premiers procès où les victimes ont osé venir parler devant vous, pour libérer la parole", a lancé la représentante de l'accusation.La fin du procès est prévue mercredi.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.