La proposition faite par le député Edward Pwajok (Etat du Plateau) en deuxième lecture devant l'Assemblée jeudi, prévoyait un congé optionnel de deux semaines pour les hommes mariés uniquement, "qui dorment pendant que leurs épouses sont debout au milieu de la nuit pour allaiter, en prenant en compte le fait que les bébés pleurent beaucoup et nécessitent beaucoup d'attention". Cette proposition a suscité de fortes oppositions de la part de l'Assemblée, composée d'une dizaine de femmes seulement pour 360 députés. Elle a été rejetée à la quasi-unanimité.Pour le professeur Mojeed Alabi, cette loi pourrait avoir un "effet négatif sur la productivité" et créerait des "maris paresseux". "Nous avons déjà trop de jours fériés dans ce pays, en addition d'une jeunesse paresseuse", a-t-il avancé devant ses pairs. Un autre député a quant à lui avancé que cela poserait problème dans un pays où la polygamie est courante -notamment dans le nord musulman- et que les hommes "abuseraient de cette loi", ayant de nombreux enfants. La plus grande opposition est venue toutefois d'une femme, Rita Orji, qui a demandé de quoi les hommes avaient-ils besoin de se remettre, n'étant pas ceux qui doivent passer par l'épreuve de l'accouchement. "D'autre part, beaucoup d'hommes sont négligents envers leur devoir de mari, et ils ne connaissent bien souvent pas la date de l'accouchement, et certains sont même introuvables quand il survient", a-t-elle dénoncé. "Est-ce ce type d'hommes que l'on veut récompenser avec un congé paternité?", s'est-elle interrogée.Le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique avec quelque 180 millions d'habitants reste un pays très religieux et conservateur, avec un taux de fécondité de 5,8 enfants par femme (chiffres de 2017, USAID). Dans cet Etat fédéral, l'Etat de Lagos, la capitale économique du Nigeria, offre déjà 10 jours de congés paternité à ses fonctionnaires.
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