Rue Ministre, une artère commerçante dans le quartier résidentiel de Riviera Palmeraie, des bulldozers sont entrés en action dès 8 heures du matin, avec une importante mobilisation des forces de l'ordre, ont constaté un journaliste et un photographe de l'AFP. Les riverains ont été prévenus la veille seulement de l'opération, selon plusieurs témoignages."On a tout perdu ! Hier ils sont passés pour dire +on doit détruire+. Ils ne nous ont pas donné de délai", s'emporte la patronne d'une boutique qui vend des abonnements satellites Canal+, Marie-Claire Akabla. "Je n'ai plus de quoi vivre, je suis vagabonde maintenant!".Sa petite boutique était construite juste au bord d'un canal d'égout, qui a débordé pendant les pluies diluviennes dans la nuit de lundi à mardi. Ces pluies ont entraîné les inondations les plus meurtrières de ces dernières années dans la métropole ivoirienne.Menées sous une pluie persistante, les opérations de démolition se déroulaient néanmoins pacifiquement.D'autres opérations d'expulsion se déroulaient au cours de la journée dans plusieurs quartiers de Cocody (une des communes d'Abidjan, où se trouve le quartier de Riviera), selon un photographe de l'AFP.La mairie de Cocody a assuré que les personnes expulsées de leurs logements allaient être hébergées dans des écoles primaires jusqu'à la fin de la saison des pluies. "La solidarité est en train de s'organiser, on va distribuer des vivres, de l'eau et des produits de première nécessité", a indiqué Edmond Aoli, du service communication de la mairie de Cocody. Au total, 20 personnes sont mortes en Côte d'Ivoire (deux en province), deux ont été blessées et 138 familles ont été sinistrées dans les inondations survenues dans la nuit de lundi à mardi après des pluies exceptionnelles, selon le bilan officiel.Les inondations meurtrières sont fréquentes à chaque saison des pluies (mai à juillet) en Côte d'Ivoire.A l'issue d'un conseil national de sécurité présidé par le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara jeudi, le gouvernement avait annoncé "la destruction des constructions réalisées dans les bassins d'orage et sur les ouvrages de drainage et d'assainissement", et "le déguerpissement (l'expulsion) de toutes les personnes vivant dans les zones à risque".Les constructions anarchiques dans des zones inondables, habitées par des pauvres, sont légion à Abidjan, métropole de 5 millions d'habitants en croissance continue. Ville vallonnée bâtie autour de lagunes bordant la mer, Abidjan pâtit d'infrastructures défaillantes, en particulier pour les égouts et la gestion des eaux.
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