Le procès du chef séparatiste biafrais aura lieu malgré son absence du Nigeria

Nnamdi Kanu, qui dirige le mouvement des Peuples autochtones du Biafra (IPOB), a été arrêté en octobre 2015 après avoir appelé à la création d'un Etat séparé pour le peuple igbo dans le sud-est du Nigeria.L'ancien agent immobilier londonien a disparu alors qu'il était en liberté sous caution au Nigeria, en septembre 2017, après un raid de l'armée à son domicile. Il est réapparu douze mois plus tard à Jérusalem, puis en janvier dernier en Grande-Bretagne. La juge Binta Nyako, siégeant à la Haute Cour fédérale d'Abuja, avait souhaité lors de la dernière audience en novembre que Kanu rentre au Nigeria pour participer à son procès en personne. Mais, jeudi, elle a estimé avoir donné aux avocats de l'accusé "plus qu'assez de temps pour le produire devant le tribunal"."La seule option qui s'offre au tribunal est d'ordonner que le procès se poursuive en son absence", a-t-elle dit, ajoutant qu'aucune "explication raisonnable" n'avait été donnée pour son absence. La juge a révoqué la libération sous caution du leader indépendantiste et a émis un mandat d'arrêt pour l'amener à comparaître en justice avant d'ajourner l'affaire au 18 juin.Kanu, qui dirige également la radio interdite Radio Biafra, était en procès avec quatre coaccusés qui sont maintenant jugés séparément. Les appels en faveur d'un Etat séparé du Biafra sont un sujet sensible au Nigeria où une déclaration unilatérale d'indépendance de cette province du sud en 1967 a déclenché une guerre civile brutale de 30 mois. Plus d'un million de personnes, pour la plupart des Igbos, sont mortes des suites du conflit et de maladies.