Osmane Mirghani, rédacteur en chef du journal indépendant Al-Tayar, avait été arrêté dans son bureau le 22 février par des agents du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), après avoir affirmé à la télévision Sky News Arabia que l'état d'urgence décrété par M. Béchir entraînerait "une nouvelle vague" de manifestations.L'état d'urgence a été imposé le 22 février dans tout le pays, qui est en proie à une grave crise économique et où des manifestations ont été déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.La contestation s'est ensuite transformée en un mouvement réclamant le départ du président Omar el-Béchir, âgé de 75 ans et au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989."Mon père a été libéré et il est en bonne santé. Nous sommes maintenant en train de rentrer chez nous", a déclaré à l'AFP le fils d'Osmane Mirghani, Jihad Mirghani.M. Mirghani a été régulièrement pris pour cible et emprisonné par le passé par des agents du NISS, qui ont interdit son journal de publication à plusieurs reprises.Depuis décembre, le NISS a arrêté des centaines de manifestants, leaders de l'opposition, militants et journalistes, selon des ONG.Pour tenter d'éteindre le mouvement de contestation, le président Béchir avait annoncé le 22 février que toute violation de l'état d'urgence, y compris la participation à des manifestations non autorisées, serait punissable d'une peine allant jusqu'à 10 ans d'emprisonnement. Le 21 mars, il avait réduit cette peine à six mois maximum.Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le 19 décembre. Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts.En 2018, le Soudan occupait le 174e rang sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières.
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