Gabon: le gouvernement rejette les conclusions d'une enquête sur la criminalité forestière

Infos. Le gouvernement gabonais a sévèrement critiqué vendredi les résultats d'une enquête d'une ONG britannique de défense de l'environnement qui accuse plusieurs personnalités politiques d'être impliquées dans un vaste trafic d'exploitation illégale de bois au Gabon et au Congo.

Gabon: le gouvernement rejette les conclusions d'une enquête sur la criminalité forestière
"Ce rapport jette insidieusement l'opprobre sur les politiques de gestion des forêts et de transformation de bois menées notamment dans notre pays", a déclaré dans un communiqué le ministre des Forêts et de l'Environnement, Guy Bertrand Mapangou. Il s'agit "d'une enquête à charge et au caractère inquisitoire", a-t-il déclaré. Publié mardi, ce rapport de l'ONG Environmental Investigation Agency (EIA) s'intéresse aux pratiques d'un groupe chinois opérant dans le secteur de l'exploitation forestière au Gabon et en République du Congo. Cette société est notamment accusée d'avoir régulièrement payé "des pots-de-vin" aux ministres gabonais et congolais "pour obtenir la gestion de concessions forestières", mais également pour "éviter que leurs crimes ne soient punis", indique le rapport consulté par l'AFP.Il affirme, entre autres, que ce groupe chinois a financé en 2016 la campagne présidentielle de l'opposant Jean Ping, ancien président de la commission de l'Union africaine (UA) et ex-ministre d'Omar Bongo, président gabonais de 1967 à 2009.Deux autres personnalités politiques gabonaises sont nommément visées par l'enquête de l'ONG, dont la ministre de l'Egalité des chances, Estelle Ondo. Le gouvernement gabonais "rejette ces accusations et la tentative maladroite des auteurs de l'enquête menée visant à discréditer le Gabon à partir d'actes isolés qu'aurait commis un opérateur privé", a déclaré le ministre, qui a toutefois ajouté avoir "ouvert sa propre enquête afin de mieux recouper ces allégations".La publication de cette enquête intervient quelques semaines après l'arrestation début mars de plusieurs cadres de l'administration gabonaise des forêts suspectés d'être impliqués dans un trafic de bois rare, estimé à plusieurs millions d'euros.Éclaboussé par cette affaire, le ministère avait réuni mi-mars les agents de son administration pour une séance de remontrance. "Ce ministère qui a été un ministère prestigieux, dont les agents étaient respectés par le passé, a complètement été brisé dans l'opinion", leur avait lancé le ministre."Vous êtes malheureusement vus sous le prisme d'agents tricheurs, de mafias", avait-il ajouté. Représentant 60 % du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l'un des piliers historiques de l'économie gabonaise.

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