La cour a rejeté le recours formé par M. Muhayimana contre la décision des juges d'instruction, en novembre 2017, de le faire juger pour "complicité" de génocide et de crimes contre l'humanité "par aide et assistance".La défense a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.S'il était confirmé, ce procès, qui n'aurait pas lieu avant 2020, serait le troisième en France pour des crimes liés au génocide rwandais."Je suis convaincu de son innocence et ne doute pas qu'on la fera reconnaître", a réagi son avocat, Philippe Meilhac. Il déplore une décision rendue à la veille des cérémonies du 25e anniversaire du génocide, lui donnant un écho particulier qui porte atteinte à la présomption d'innocence.Même si son implication est moindre, "c'est tout de même un rouage du génocide", a souligné Me Rachel Lindon, avocate en partie civile de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et de l'association Ibuka de soutien aux rescapés du génocide. "D'autres chauffeurs de cette même ville avaient refusé de conduire les miliciens sans pour être autant être tués en représailles".M. Muhayimana est accusé de complicité dans l'attaque en avril 1994 d'une école dans la préfecture de Kibuye (ouest), et dans les massacres commis sur les civils tutsi réfugiés dans les collines avoisinantes de Karongi, Gitwa et Bisesero entre avril et juin.Cet ancien chauffeur du Guest House de Kibuye, au bord du lac Kivu, est soupçonné d'avoir transporté sur les lieux des Interahamwe, miliciens extrémistes hutu, bras armés du génocide.En revanche, l'instruction a abandonné contre lui les poursuites pour les tueries de masse du 17 avril dans l'église et l'hôtel Home Saint-Jean de Kibuye, puis du lendemain au stade Gatwaro, ainsi que pour le meurtre de collègues de son hôtel.Réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010, Claude Muhayimana avait été arrêté en 2014 à Rouen, un an après l'ouverture de cette enquête par une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).Placé en détention provisoire, il avait été libéré en mars 2015, contre l'avis du ministère public.Une vingtaine d'autres procédures judiciaires liées au génocide sont toujours entre les mains du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de ParisDeux autres Rwandais réfugiés en France - l'ex-préfet Laurent Bucyibaruta et le médecin Sosthène Munyemana - contestent aussi leur renvoi aux assises, mais leurs recours doivent encore être examinés par la cour d'appel.
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