"Nous avons parlé de la situation sécuritaire qui se dégrade. Nous souhaitons être du côté du Burkina Faso surtout dans la coopération sur le plan sécuritaire", a déclaré Mme Merkel, première chancelière allemande à se rendre au Burkina. "Nous allons soutenir le Burkina dans le renforcement de la capacité de la police, ensuite nous allons encore renforcer cela en vue d'une initiative pour (le don) d'équipements et mettre à disposition des fonds. Nous allons fournir une aide à hauteur de 7 à 10 millions d'euros. C'est nécessaire car dans l'est et dans le nord du pays il y a une situation où des enfants ne peuvent pas aller à l'école où des populations semblent vivre dans L'insécurité. Nous devons combler ces problèmes le plus rapidement possible", a-t-elle poursuivi.Dans l'Est et le Nord, des milliers d'écoles ont été fermées en raison des attaques jihadistes qui menacent les enseignants et les font fuir. "La situation sécuritaire est difficile. 15% du budget est affecté aux questions sécuritaires. Vu qu'on doit augmenter la part de budget allouée à la sécurité, ces fonds manquent autre part, c'est pourquoi la communauté internationale doit soutenir le Burkina Faso pour pouvoir avancer dans la voie du développement", a-t-elle analysé. "Notre engagement auprès du Burkina sera renforcé c'est pourquoi cette visite est très importante. Ce qui nous intéresse également c'est la coopération pour le développement. 5 millions d'euros supplémentaires seront mis à disposition au-delà de ce qui a été prévu" pour des aides concernant "le changement climatique, la qualité des sols et la gestion des ressources d'eau", a conclu la chancelière. Cette visite coïncide avec un sommet des chefs d'Etat du G5-Sahel. Les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou et tchadien Idriss Deby Itno étaient arrivés dans la matinée pour ce sommet.Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnées aux attaques jihadistes récurrentes au Sahel, les groupes armés se jouant souvent des frontières.Mme Merkel devait passer la nuit à Ouagadougou où un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé. Elle devait rencontrer jeudi matin des étudiants à l'université de Ouagadougou avant de partir au Niger.Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS).D'abord concentrées dans le nord du pays, les attaques ont ensuite visé la capitale - touchée à trois reprises - et d'autres régions, notamment l'Est. Ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 360 morts, selon un comptage de l'AFP.Les forces burkinabè se sont montrées incapables d'enrayer la spirale des violences.
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