Vendredi à la mi-journée, le stade se remplissait lentement au lendemain du rapatriement du corps de l'opposant, ex-Premier ministre et père de l'actuel président Félix Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017, en plein conflit politique avec le régime de Joseph Kabila.
D'après le programme de la présidence, Félix Tshisekedi devait venir se recueillir au stade devant la dépouille mortuaire de son père et mentor, en compagnie de trois de ses homologues africains invités pour la circonstance.
Et pas n'importe lesquels.Il s'agit des présidents de trois des neuf pays frontaliers de la RDC, les plus concernés par les convulsions qui agitent leur grand voisin: Paul Kagame (Rwanda), Joao Lourenço (Angola) et Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville).
Dans la matinée, le président Tshisekedi a tenu une "tripartite" avec MM.Kagame et Lourenço.
La présence à Kinshasa de Paul Kagame pour la première fois depuis des années marque un degré supplémentaire dans le réchauffement entre les deux pays qui se regardent souvent avec défiance.
Président en exercice de l'Union africaine (UA) en janvier, Paul Kagame avait émis des "doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires" donnant Félix Tshisekedi vainqueur de l'élection présidentielle du 30 décembre.
Finalement investi président, Tshisekedi fils s'était rendu à Kigali où il avait visité le mémorial aux victimes du génocide des Tutsis, une première pour un président congolais.
En soi, le retour d'Etienne Tshisekedi sur la terre de ses ancêtres, où il va enfin recevoir une sépulture samedi, est un signe d'apaisement politique.
Le "Sphynx de Limete" est décédé à l'âge de 84 ans le 1er février 2017 à Bruxelles où il venait se faire soigner.Sa dépouille reposait depuis dans un funérarium de la capitale belge, faute d'accord entre sa famille et l'ancien régime du président Joseph Kabila pour son rapatriement et l'organisation des obsèques.
A l'époque, le parti des Tshisekedi, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), contestait le maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà de la fin de son mandat en décembre 2016.Le sang avait coulé en septembre et décembre de cette année.
"Il y avait de la défiance des deux côtés", a reconnu vendredi matin l'ancien porte-parole du régime Kabila, Lambert Mende, sur Radio France internationale (RFI).
La situation s'est éclaircie avec l'investiture le 24 janvier de son fils Félix, proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre.
Tshisekedi fils a reçu les attributs du pouvoir présidentiel des mains de Joseph Kabila, qui a gardé le contrôle de tous les autres leviers de commande.
Ce scénario d'une première passation pacifique du pouvoir est contestée par l'autre candidat de l'opposition, Martin Fayulu.
En revendiquant la victoire dans les urnes, M. Fayulu se retrouve dans la situation du père en 2011, qui s'était auto-proclamé vainqueur de l'élection présidentielle face à Joseph Kabila.
"Fier d'avoir été à ses côtés depuis 1990, je salue son combat pour la justice et la démocratie en #RDC", a sobrement commenté M. Fayulu en postant une photo où il pose avec Tshisekedi père.
Le Front commun pour le Congo (FCC, plate-forme politique de M. Kabila) a aussi rendu hommage au défunt."Etienne Tshisekedi était incontestablement un des acteurs politiques majeurs de notre pays.Un combattant hyperactif, mais aussi un homme de dialogue.Le FCC salue la mémoire de l'opposant historique de la RDC", a déclaré l'ancien chef de cabinet du président Kabila, Néhémie Mwilanya, cité par le site Actualité.cd.
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