Peter Biar Ajak, 34 ans, arrêté en juillet 2008, avait été détenu pendant huit mois par les services de renseignement, sans être inculpé et avec des contacts limités avec l'extérieur.En mars dernier, Biar et six coaccusés avaient été inculpés à la suite d'une émeute en octobre 2018 dans le centre de détention des services de renseignement au cours de laquelle des prisonniers avaient pris en otage des gardiens avant de se rendre.Biar, qui préside plusieurs organisations de défense des droits humains et a travaillé pour la Banque mondiale, avait alors réussi à donner une interview à Voice of America, un média financé par le gouvernement américain.Biar et ses coaccusés ont plaidé non coupable des nombreux chefs d'inculpation liés à cette émeute, dont la possession d'armes à feu et désordre. Une inculpation de terrorisme à l'encontre de Biar a été abandonnée par la suite.Les procureurs ont estimé que les interviews accordées par Peter Biar Ajak relevaient de l'espionnage. Le juge Sumeya Saleh Abdallah l'a décrété coupable et condamné à deux ans de prison.L'un de ses avocats, Philip Anyang, estime que "le droit à la liberté est passé en jugement".La femme de Biar, Nyathon Hotmai, s'est félicitée que son mari ne soit plus dans le centre de détention des services de renseignement où, selon Amnesty International, les droits humains sont violés. "Je ne dis pas que c'est juste. Mais c'est mieux", a-t-elle dit à l'AFP.L'un des coaccusés de Biar, l'homme d'affaires et philanthrope Kerbino Wol, a été condamné mardi à 13 ans de prison pour terrorisme, espionnage et insurrection. Son avocat a affirmé que son client était innocent et annoncé qu'il ferait appel.Peter Biar Ajak avait été arrêté après avoir demandé que le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar cèdent la place, alors que le Soudan du Sud est plongé dans un conflit qui a fait près de 400.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.Son arrestation avait été condamnée par les Etats-Unis qui avaient demandé sa remise en liberté en août dernier.Le Soudan du Sud, qui a acquis son indépendance en 2011 avec le soutien essentiel de Washington, qui reste son principal donateur, a sombré dans la guerre civile deux ans plus tard lorsque Salva Kiir a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d'État.Le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ont signé en septembre à Addis Abeba un nouvel accord de paix prévoyant un partage du pouvoir.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.