Dans un communiqué, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, a dénoncé "dans les termes les plus vifs" la demande onusienne après la mort en plein tribunal de l'ex-président, estimant qu'il s'agissait d'une "tentative délibérée pour politiser un cas de décès naturel".
"Toute mort soudaine en prison doit être suivie d'une enquête rapide, impartiale, minutieuse et transparente menée par un organe indépendant afin de faire la lumière sur la cause du décès", avait déclaré mardi Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme.
Mohamed Morsi était détenu depuis près de six ans et maintenu à l'isolement lorsque sa mort est survenue.Lundi, alors qu'il s'exprimait devant un tribunal, il s'est effondré et n'a pu être ranimé.
"Comme l'ancien président Mohammed Morsi était détenu par les autorités égyptiennes au moment de sa mort, l'Etat a la responsabilité de s'assurer qu'il était traité humainement et que son droit à rester en vie et à être soigné a été respecté", avait rappelé M. Colville.
Selon ce dernier, des "inquiétudes" avaient été soulevées au sujet de ses conditions de détention et de son accès à des soins médicaux pendant sa détention.
En mars 2018, une commission britannique indépendante, dirigée par le député conservateur Crispin Blunt, avait dénoncé le maintien à l'isolement 23 heures par jour de l'ex-président, qui souffrait d'antécédents diabétiques et d'insuffisance rénale.
Des organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), ainsi que le député Crispin Blunt, ont également réclamé une enquête "indépendante" sur la mort de l'ancien président islamiste de 67 ans.
Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l'armée à la faveur de manifestations populaires après une courte mandature d'un an, avait été condamné à un total de 45 ans de prison pour incitation à la violence contre des manifestants fin 2012 et espionnage au profit du Qatar.
Il était rejugé après l'annulation de deux verdicts prononcés contre lui --une condamnation à mort et une réclusion à perpétuité.
Après la destitution de M. Morsi, l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi, qui était à l'époque son ministre de la Défense, a mené une répression sans merci contre l'opposition, particulièrement les Frères musulmans, dont était issu Mohamed Morsi.
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