"Nous sommes très satisfaits de cette décision, nous allons pouvoir étudier le dossier au fond", a déclaré à la presse l'un des chefs de l'opposition, Lazarus Chakwera, à l'issue de l'audience de la Haute cour de la capitale, Lilongwe.
La première audience sur le fond du contentieux a été fixée au 26 juin, selon M. Chakwera.
Le mois dernier, la Commission électorale avait proclamé la victoire du président sortant Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, aux élections générales du 21 mai en le créditant de 38,57% des suffrages exprimés.
Ses deux principaux rivaux, Lazarus Chakwera et Saulos Chilima, avaient obtenu respectivement 35,41% et 20,24%.
Ces deux dirigeants dénoncent depuis des fraudes, notamment l'utilisation de feuilles d'émargement non officielles, des ratures et, surtout, le nombre étonnement élevé de taches de "blanc" surchargées de biffures sur les bulletins de vote.
Le chef des observateurs de l'Union européenne (UE), Mark Stephens, avait lui-même indiqué que "beaucoup d'erreurs avaient été commises pendant le comptage" des voix.
La Commission électorale a immédiatement fait appel de la décision de la Haute cour mais, selon Lazarus Chakwera, cela ne retardera pas l'examen du dossier au fond.
"Cela ne va pas arrêter la procédure.Le dossier va suivra son cours", a-t-il souligné.
Des dizaines de partisans de l'opposition, qui s'étaient massés tout l'après-midi devant le siège de la Haute cour, ont accueilli son jugement par des cris de joie.La police avait plus tôt fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
Jeudi, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues pour disperser des milliers de manifestants réunis dans plusieurs villes du pays pour dénoncer les "résultats frauduleux" proclamés par la Commission électorale.
Plus tôt vendredi, Peter Mutharika a prononcé son discours à la nation devant les parlementaires dans un climat très tendu.
En signe de protestation contre sa réélection controversée, les députés de l'opposition ont quitté l'hémicycle.
"On ne le reconnaît pas comme le président de ce pays parce que nous n'acceptons pas les résultats annoncés par la commission électorale du Malawi", a expliqué Eisenhower Mkaka, secrétaire général du Parti du Congrès du Malawi (MCP) de M. Chakwera.
Dans son discours, le président a dénoncé les "responsables politiques qui appellent au bain de sang" et "cherchent à recruter des milices mercenaires (...) pour créer l'anarchie dans le pays".
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