Les quatre opposants en lice dans ce scrutin ont rejeté les résultats provisoires accordant la victoire au premier tour au candidat du pouvoir, l'ex-général Mohamed Cheikh El-Ghazouani.Ils ont annoncé leur intention de les contester par tous les moyens légaux et de manifester pacifiquement pour obtenir satisfaction.
"J'appelle tous les Mauritaniens, en particulier ceux qui me suivent, à faire preuve de retenue et à respecter la loi et la tranquillité, ainsi que la sécurité des personnes et des biens", a déclaré M. Ould Abeid lors d'une conférence de presse.
"Notre mobilisation est pacifique et populaire", a-t-il réaffirmé, accusant le pouvoir du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz de manoeuvres de "désinformation" visant à faire passer une contestation électorale pour une confrontation entre communautés.
Quelques heures avant l'annonce par la Commission nationale électorale indépendante (Céni) des résultats de l'ensemble du pays, des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers à Nouakchott, la capitale, et à Nouadhibou (nord-ouest).
La société mauritanienne est marquée par des disparités persistantes entre communautés arabo-berbère, haratine (descendants d'esclaves de maîtres arabo-berbères, dont ils partagent la culture) et afro-mauritanienne, généralement de langue maternelle d'ethnies subsahariennes.
"Nous lançons un appel à tous les Mauritaniens, surtout nos militants, à se méfier de ces provocations des autorités", a ajouté M. Ould Abeid, juste avant de recevoir Mohamed Ibn Chambas, représentant du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel.
Ce scrutin doit marquer la première transition entre deux présidents élus dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d'Etat de 1978 à 2008, date du putsch qui a porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, avant son élection en 2009.Réélu en 2014, il ne pouvait se représenter après deux mandats.
Les Mauritaniens ont voté samedi nombreux - 62,66% de participation - pour désigner leur président, qui devra préserver la stabilité chèrement conquise par le pays, mais aussi en assurer le développement économique et y faire progresser le respect des droits humains.
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