Ce scrutin doit marquer la première transition entre deux présidents élus dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d'Etat de 1978 à 2008, date du putsch qui a porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir avant qu'il ne soit élu en 2009. Il ne pouvait se représenter après deux mandats.Selon les résultats annoncés au lendemain du vote par la Commission nationale électorale indépendante (Céni), l'ancien chef d'état-major et candidat du pouvoir Mohamed Cheikh El-Ghazouani a été élu avec 52,01% des suffrages.Il a devancé quatre opposants, dont le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid (18,58%), l'ex-Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%) et le journaliste Baba Hamidou Kane (8,71%), selon la Céni.Des heurts avaient suivi l'annonce de ces résultats et l'opposition a introduit des recours pour faire annuler l'élection devant le Conseil constitutionnel, qui doit annoncer les résultats définitifs lundi à 12H00 GMT."Le peuple mauritanien a exprimé avec clarté son désir de changement (...) à travers son engagement sans équivoque dans la campagne électorale à travers les meetings et les rassemblements populaires", a déclaré samedi devant ses partisans M. Ould Boubacar. "Néanmoins, sa volonté a été confisquée par l'usage de tous les moyens de pression, l'utilisation des moyens de l'Etat, l'achat de consciences, les votes multiples et le bourrage des urnes (dans les zones) rurales", a-t-il ajouté.M. Ould Boubacar, candidat indépendant soutenu par une large coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, a assuré avoir "soumis ces irrégularités au Conseil constitutionnel" et promis de les "présenter à l'opinion publique".Alors que M. Ghazouani a salué vendredi soir "l'enracinement du pluralisme démocratique" dans le pays, M. Ould Boubacar a accusé le pouvoir d'avoir "travaillé à instaurer une atmosphère de crise", marquée notamment par la coupure pendant plusieurs jours d'internet, partiellement rétabli vendredi.Le pouvoir a "prétexté l'existence d'un complot aux ramifications extérieures ciblant la stabilité du pays", a-t-il poursuivi, alors que l'opposition a dénoncé l'arrestation de plusieurs centaines de ses partisans. Les autorités n'ont fourni aucune estimation du nombre de personnes arrêtées mais ont fait état de la détention d'une centaine de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne voisins, notamment sénégalais et maliens."Rien ne pourra occulter la vérité sur les tenants et les aboutissants des irrégularités qui ont entaché le scrutin et rien ne nous empêchera d'user de tous les moyens légaux pour recouvrer nos droits à travers des élections transparentes et honnêtes", a-t-il promis.
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