Bissau: le parquet ordonne l'arrestation du président "intérimaire" désigné par l'Assemblée

Infos. Le procureur général de Guinée-Bissau a ordonné l'arrestation pour "tentative de subversion de l'ordre constitutionnel" du président de l'Assemblée nationale, Cipriano Cassama, désigné par la majorité parlementaire pour assurer "l'intérim" du chef de l'Etat, José Mario Vaz, dont le mandat a expiré, a-t-on appris samedi.

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La même accusation vise Califa Seidi, chef du groupe des députés du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique qui a conduit cette ex-colonie portugaise à l'indépendance et qui a remporté les législatives du 10 mars, selon une note du procureur obtenue par l'AFP.Les deux hommes sont à Abuja, au Nigeria, où se tient samedi un sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en partie consacré à la crise politique qui perdure dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest depuis 2015, selon leur entourage.Le PAIGC et ses trois formations alliées contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102 à l'Assemblée nationale depuis les législatives du 10 mars. Les députés de la majorité ont adopté jeudi à l'unanimité une résolution autorisant M. Cassama à assurer "l'intérim" du président Vaz, dont le mandat de cinq ans a expiré le 23 juin. Il continue cependant de gérer les "affaires courantes" jusqu'à l'élection présidentielle programmée le 24 novembre.Le vote désignant M. Cassama s'est déroulé en l'absence des 48 députés de l'opposition représentée par le Madem, formé de députés frondeurs du PAIGC, et le Parti pour la rénovation sociale (PRS).Cipriano Cassama et Califa Seidi sont responsables de cette "tentative de subversion de l'ordre démocratique constitutionnellement instauré", indique la note du procureur général.Il est "absurde qu'un chef d'Etat encore en fonction soit remplacé" et que le pays ait deux présidents, estime-t-il également, en soulignant que le chef de l'Etat "ne peut être destitué politiquement que s'il commet des actes criminels"."Il est donc hors de question que son mandat soit écourté par l'Assemblée nationale ou qu'il soit remplacé par le président de cette institution", ajoute le procureur, dont le texte "autorise les forces de l'ordre à procéder immédiatement à l'arrestation" des deux députés de la majorité.La crise en Guinée-Bissau a éclaté en août 2015 avec le limogeage par M. Vaz du chef du PAIGC, Domingos Simoes Pereira, qui était alors son Premier ministre et qu'il a récemment refusé de renommer à ce poste.

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