Des dizaines de milliers de personnes habillées en vert et en jaune ont rejoint le plus grand d'entre eux, organisé en soutien au parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), à proximité de la capitale Stone Town. Quelques kilomètres plus loin, c'est une marée humaine vêtue de violet qui s'était rassemblée en faveur de l'opposition. Peu après la fin de ce dernier, la police a tiré des gaz lacrymogènes contre de petits groupes de supporters de l'opposition qui leur jetaient des pierres près du rassemblement du CCM, a constaté une journaliste de l'AFP. Le rassemblement du parti d'opposition ACT-Wazalendo (pour Alliance for Change and Transparency-Patriots) s'est tenu alors même que le directeur de campagne de ce dernier, Nassor Mazrui, avait été enlevé et détenu pendant plusieurs heures le même jour, avant d'être relâché dans une forêt. Il a déclaré à la foule que sa voiture avait été interceptée et qu'il avait été emmené par six hommes armés. La police a déclaré qu'elle avait ouvert une enquête. Les tensions politiques et communautaires sont plus marquées à Zanzibar - dont la population cosmopolite est composée d'arabes, d'asiatiques et d'africains - qu'en Tanzanie continentale. L'archipel, connu pour ses plages paradisiaques et pour son commerce d'épices millénaire, a rejoint à l'indépendance en 1964 l'ancien Tanganyika, formant ainsi la Tanzanie. Le pays a été dirigé depuis par le CCM. - 'Prêts à mourir'-Les électeurs tanzaniens sont appelés à se rendre aux urnes mercredi pour les élections présidentielle, législatives et municipales, au terme de cinq années de mandat de John Magufuli, marquées par la répression contre l'opposition et les atteintes aux libertés. Le leader de l'opposition Seif Sharif Hamad - dont le parti réclame de longue date l'indépendance vis à vis du continent- concoure pour la sixième fois à l'élection présidentielle locale et estime que la victoire lui a été usurpée à chaque fois.A plusieurs reprises, des observateurs internationaux ont abondés dans son sens."Les colons (la Tanzanie continentale) nous ont assez opprimés, donc prenez cette élection très au sérieux... Nous sommes prêts à mourir pour Zanzibar", a déclaré cet homme de 77 ans, devant une foule enthousiaste. En janvier 2001, au moins 30 personnes avaient été tuées dans des affrontements entre la police et des supporters de l'opposition, qui rejetait le résultat officiel du vote. En 2005, le scrutin fut également marqué par des heurts. En 2010, les élections s'étaient tenues de manière plus pacifique grâce à un accord politique permettant plus de partage du pouvoir. Mais les divisions étaient rapidement réapparues en 2015, date à laquelle la commission électorale avait annulé l'élection. En 2016, l'opposition avait boycotté le nouveau scrutin et le CCM avait été déclaré vainqueur. Une forte présence policière, lourdement armée, était visible dans les rues lors de ces derniers jours de campagne électorale. L'ACT-Wazalendo de Seif Sharif Hamad a reçu le soutien de l'autre parti d'opposition Chadema dans la course présidentielle à Zanzibar. En retour, le parti soutient le candidat de Chadema Tundu Lissu sur le continent.
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