Mme Lamorgese et la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson ont proposé des aides économiques à la Tunisie qui peine à rembourser ses dettes, en échange d'un effort de Tunis accru pour empêcher les migrants d'arriver en Europe."L'Italie a eu la confirmation de la volonté (de la Tunisie NDLR) d'instaurer une ligne directe entre nos deux pays pour échanger des informations" sur les départs irréguliers, a-t-elle déclaré après une rencontre avec le chef du gouvernement Hichem Mechichi, qui est aussi ministre de l'Intérieur par intérim. En outre, "les autorités tunisiennes ont accepté plus de flexibilité dans les règles de rapatriements" de personnes arrivées irrégulièrement en Italie, selon un communiqué du ministère italien de l'Intérieur."Nous avons obtenu des résultats politiques très encourageants après nos discussions aujourd'hui", a estimé de son côté la commissaire européenne Johansson, saluant la mise en place de cette "hotline".L'Union européenne se réjouit "de coopérer sur des investissements qui aideront la Tunisie à faire face aux conséquences économiques de la pandémie (...) en créant de nouvelles opportunités d'emploi, de l'espoir pour les jeunes", a-t-elle déclaré.L'objectif est aussi "une situation gagnant-gagnant, développer une approche globale de gestion de la migration ensemble, à la fois la migration légale et la lutte contre la migration irrégulière," a-t-elle ajouté.Le Premier ministre italien Mario Draghi a de son côté indiqué que la question de la répartition des migrants au sein de l'UE serait mise au menu d'un sommet européen cette semaine.La question du "mécanisme de relocalisation est absente depuis quelques temps des débats européens, donc je la soulèverai de nouveau lors du Conseil européen de lundi", a-t-il déclaré à la presse à Rome.Plus de 13.350 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis janvier, soit trois fois plus qu'à la même époque en 2020, selon Rome. Parmi elles, 15% sont des Tunisiens, qui constituent la principale nationalité arrivée par la mer.Manque de stratégie économique, hausse du chômage en raison de la pandémie, crise politique qui s'éternise: les départs de Tunisie vers les côtes européennes avaient déjà atteint en 2020 un pic inédit depuis 2011.Le président tunisien Kais Saied a souligné la nécessité d'"adopter une approche globale" et pas seulement sécuritaire, en examinant "les causes profondes, la pauvreté et le chômage", et en appuyant "les politiques de développement dans les pays de départ".Les traversées périlleuses ont également augmenté depuis la Libye voisine, et la Tunisie a secouru récemment des dizaines de migrants partis de l'Ouest libyen.Après un nouveau naufrage dimanche soir, la Tunisie a indiqué que 36 survivants, des Bangladais recueillis mardi sur une plateforme au large de la Tunisie, avaient été débarqués au port de Sfax (centre) mercredi soir.
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