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Afrique du sud: le procès pour corruption de Jacob Zuma encore reporté

Le procès pour corruption de l'ancien président sud-africain Jacob Zuma a de nouveau été reporté lundi au mois prochain, en son absence pour raisons médicales et alors qu'il tente toujours de dessaisir de l'affaire le procureur général.

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11 avril 2022 à 16h06 par AFP

Zuma, qui aura 80 ans mardi, est accusé d'avoir touché des pots-de-vin du groupe français de défense Thales dans une affaire vieille de plus de vingt ans. Il est poursuivi pour seize chefs d'accusation d'escroquerie, corruption et racket. Thales est aussi inculpé pour corruption et blanchiment d'argent. Jacob Zuma n'a pas assisté à l'audience lundi en raison d'une "urgence médicale qui s'est produite au cours des dernières heures", selon son avocat Dali Mpofu, qui n'a pas donné plus de détails devant la Haute cour de Pietermaritzburg (sud-est). Son porte-parole a ensuite indiqué que Zuma avait été hospitalisé pour des examens médicaux. La défense de l'ancien président a demandé à la Haute cour de reporter l'affaire pour lui permettre d'épuiser ses options d'appel dans un recours contre le procureur général, Billy Downer. Le juge Piet Koen a reporté le procès au 17 mai pour que la procédure d'appel "puisse suivre son cours". Il a néanmoins prévenu que "l'avancée du procès doit être menée correctement". Le procès de M. Zuma pour corruption avait démarré l'an dernier en mai, à l'issue déjà de nombreux reports et retards notamment liés à une multiplication de recours. Le procès devait reprendre lundi avec le témoignage d'un témoin après le rejet par la justice des recours de l'ancien président. En octobre, la justice avait rejeté la demande de l'ex-président pour que le procureur général, Billy Downer, qu'il accuse de partialité, soit dessaisi de l'affaire. Jacob Zuma avait demandé que la Cour d'appel suprême se prononce sur son aptitude à faire appel de cette décision et engagé quatre procédures. Elles ont toutes été rejetées. Le procureur général a estimé lundi que la demande d'un report n'était rien d'autre qu'"une tactique (...) qui érode la confiance du public dans le système judiciaire car il s'agit d'un autre report dans une longue série de reports". Me Mpofu a néanmoins assuré que son client "a constamment tout fait pour que ce procès puisse avoir lieu". Dans un autre volet, Jacob Zuma a été condamné à 15 mois de prison pour avoir obstinément refusé de se présenter devant une commission chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat sous sa présidence (2009-2018). Son incarcération en juillet avait déclenché une vague sans précédent de violences et pillages en Afrique du Sud. Il a été libéré pour raisons de santé deux mois après avoir entamé sa peine. sn/gs/blb/sba [object Object]