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Centrafrique: un expert de l'ONU appelle les rebelles "à déposer les armes"

Un expert des droits de l'homme de l'ONU a appelé les groupes armés en Centrafrique, pays en guerre civile depuis neuf ans, à "déposer les armes" et à "s'engager dans un dialogue politique", selon un communiqué publié vendredi.

AFRICA RADIO

5 août 2022 à 19h21 par AFP

Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire s'étaient alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et avaient lancé une offensive sur Bangui pour renverser le président Faustin Archange Touadéra. Les rebelles avaient atteint début 2021 les portes de la capitale Bangui avant d'être repoussés hors des agglomérations par les forces armées centrafricaines (FACA), largement appuyées par paramalitaires russes, où ils continuent leurs attaques. "Je condamne avec véhémence l'obstination de la Coalition des patriotes pour le changement et d'autres groupes armés qui continuent de semer la terreur, l'insécurité et la souffrance parmi la population civile et les victimes de violations et d'abus", a déclaré Yao Agbetse, expert des droits de l'homme de l'ONU. Au terme d'une visite officielle de 10 jours dans ce pays d'Afrique centrale, M. Agbetse a exhorté ces groupes armés à "s'engager dans le dialogue politique". L'expert des droits de l'homme de l'ONU a également dénoncé les violations des droits de l'homme "inacceptables" commises par les FACA, notamment dans l'attaque contre le village de Boyo, dans le centre du pays, fin 2021. L'ONU a accusé le 25 juillet les forces armées centrafricaines d'avoir entraîné et armé les miliciens ayant attaqué Boyo, des exactions qui pourraient constituer des crimes de guerre et contre l'humanité. Le 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet a dénoncé de "graves violations des droits de l'homme" en Centrafrique, dont "des meurtres et des violences sexuelles" sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armées du régime et leurs alliés russes. L'expert de l'ONU a également demandé que les mercenaires russes du groupe de sécurité Wagner n'entravent plus "le déploiement des opérations de protection" de la mission de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique (Minusca). La Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.