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Des femmes de chambre d’un hôtel en grève à Suresnes : “On travaille dur et on n’est pas respectées !"

Les employées de l’hôtel Première Classe et Campanile, femmes de chambre surtout, sont en grève depuis le 19 août 2024 pour demander des hausses de salaire. Elles dénoncent également leurs conditions de travail.

Des employées de chambre en grève devant l'hôtel à Suresnes dans les Hauts de Seine
Des employées de chambre en grève devant l'hôtel à Suresnes dans les Hauts de Seine
Crédit : Nadir Djennad

24 septembre 2024 à 12h25 par Nadir Djennad

Tounkara Kandé et ses camarades sont postés devant l’Hotel Première Classe et Campanile depuis le 19 août dernier. Munies de banderoles, de mégaphones et d’une sono, elles demandent des hausses de salaire, et l’amélioration de leurs conditions de travail “ Il arrive que l’on fasse beaucoup de chambres, une vingtaine parfois, voire 25 dans la journée. Pour faire les lits, c’est très difficile pour nous. Les matelas sont trop lourds, ce n’est pas facile. Il y a 3 femmes qui sont en arrêt maladie, plus de 2 ans, à cause des conditions de travail : des problèmes de genoux, de dos ”déclare Tounkara Kandé, première femme de chambre, en poste dans cet hôtel depuis 2013, représentante de la CGT Hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE) 

Au centre, Tounkara Kandé, CGT-HPE

Crédit : Nadir Djennad

Souvent dans l’ombre, les femmes de chambre sont pourtant indispensables dans le secteur de l’hôtellerie. Elles sont 14 sur les 17 femmes de chambre des établissements Campanile et Première Classe de Suresnes à demander l’indexation des salaires sur l’inflation, une prime au pouvoir d’achat et la réintégration de leur collègue de 55 ans récemment limogée. “Il n’y a pas de respect pour notre travail alors que l’on fait beaucoup de chambres. Le salaire n’augmente pas, je suis marié, j’ai des enfants, ce n’est pas suffisant. On est déterminé, on va aller jusqu’au bout ”affirme Kanouté Bintou, âgée de 46 ans, en poste depuis 2003 “Ils regardent leur intérêt et il n y a pas de respect pour notre santé. On continue le combat jusqu’à la fin, on va gagner !” ajoute Diop Flemata, 49 ans, qui travaille depuis 2009 dans cet hôtel.

Kanouté Bintou, au centre, avec deux autres employées.

Crédit : Nadir Djennad

A gauche, Diop Flemata

Crédit : Nadir Djennad

Contactée, la direction du groupe Louvre Hotels, propriétaire des hôtels Première Classe et Campanile, dit avoir « toujours été soucieuse d’assurer à (ses) collaborateurs des conditions de rémunération mieux-disantes », affirmant qu’en 2022, des augmentations de salaire « de l’ordre de 8 % en moyenne », soit « plus de 150 euros par mois pour les personnels non-cadres », ont été accordées. « Une première dans le secteur hôtelier », affirme le groupe dans un communiqué. “En 2023, nous avons mis en place des minimas salariaux en fonction de l’ancienneté acquise au sein de nos établissements pour valoriser l’expérience de nos collaborateurs et renforcer l’équité au sein de nos effectifs” ajoute le groupe Louvre Hotels.