Le président Saied assure que "les libertés sont garanties en Tunisie"

Le président tunisien Kais Saied a assuré jeudi que "les libertés sont garanties" dans son pays, affirmant aussi "rejeter la violence", six jours après une manifestation d'opposants réprimée brutalement par la police selon des ONG.

AFRICA RADIO

20 janvier 2022 à 19h36 par AFP

Le chef de l'Etat qui s'est arrogé depuis le 25 juillet les pleins pouvoirs dans le pays berceau des révoltes du Printemps arabe, a aussi "répété son engagement à garantir l'égalité de tous devant la loi", en recevant le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine. "En Tunisie, nous réfutons la violence et les abus de quiconque", a également déclaré M. Saied, selon une vidéo publiée sur le site de la présidence tunisienne et un communiqué. "Les libertés en Tunisie sont garanties plus que jamais", a-t-il affirmé à son interlocuteur dont le ministère chapeaute la police. Mardi, une vingtaine d'ONG tunisiennes avaient dénoncé, pour la deuxième fois en quelques jours, la "répression" policière de manifestations ayant eu lieu à Tunis le 14 janvier contre le coup de force de M. Saied et pour marquer le 11e anniversaire de la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Dans des scènes d'une violence qui n'avait plus été vue dans la capitale depuis 10 ans, les policiers avaient chargé les manifestants à grand renfort de canons à eau et de gaz lacrymogènes et procédé à des dizaines d'arrestations musclées. Une vingtaine de journalistes avaient été malmenés dont un correspondant du journal français Libération, frappé par des policiers à coups de pied. Le tribunal de Tunis a ouvert mercredi une enquête après le décès d'un manifestant du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président Saied, dont cette formation assure qu'il a succombé à des blessures infligées par la police. Une autopsie a été ordonnée mais selon un premier examen, "le corps de l'homme ne présentait pas de traces de violences visibles", a dit le tribunal. "Les libertés sont menacées et font face à un péril imminent", avaient dénoncé mardi Yassine Jelassi, chef du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et 20 autres ONG, assurant qu'"une mentalité sécuritaire et policière dirige l'Etat" et que "la Tunisie est devenue un pays qui réprime les libertés". Mercredi, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'était inquiétée d'"un risque de dilution des acquis de la Révolution" et d'un "virage autoritaire", appelant le président Saied à "préserver la liberté de la presse".